Midi Olympique

LUCU FACE AU DERBY

MAXIME LUCU - DEMI DE MÊLÉE DE BIARRITZ LE JOUEUR VA DISPUTER SON TROISIÈME DERBY EN PRO D2. ENTRE SOUVENIRS DE JEUNESSE ET RESPONSABI­LITÉS, IL SAIT BIEN QU’IL S’AGIT D’UN MATCH À PART.

- Par Pablo ORDAS

Maxime Lucu n’a que 24 ans, mais au sein du Biarritz Olympique, il fait déjà partie des cadres de l’équipe. Le buteur infatigabl­e est l’un des joueurs les plus réguliers depuis quatre saisons. Et malgré une blessure en début de championna­t qui lui a fait manquer trois matchs, le Senpertar d’origine a grandement contribué à la difficile victoire des siens, face à Massy dimanche dernier. Un succès étriqué, 36-30, pas la meilleure façon de préparer le plus court déplacemen­t de la saison face au voisin Bayonnais samedi soir. Titulaire lors des deux derniers derbys, et après avoir participé à une rencontre amicale face aux ciel et blanc en juillet 2014, le demi de mêlée sait que la journée est attendue. « Avant tout, c’est une belle fête et un bon match de rugby. Pour les supporters, ça représente beaucoup de choses : la suprématie d’un club au Pays basque. Pour nous, ce sont des matchs que tu as envie de jouer à tout prix quand tu es profession­nel, parce qu’il y a énormément de monde, beaucoup de copains qui te suivent… »

Arrivé au BO en Crabos deuxième année, Lucu a également connu la folie des derbys dans les catégories jeunes. Crabos, Reichels, espoirs, tant d’années et d’anecdotes qui forgent l’importance de ce duel pour les joueurs du cru. « Quand je suis arrivé à Biarritz, les semaines de matchs contre Bayonne, à l’école, tout le monde te chambrait et ne parlait que de ça, alors que ce n’est qu’un derby amateur. Au final, quand tu arrives le jour du match il y a quand même 3000, 4 000 personnes. C’est là que tu te rends compte que même en jeunes c’est suivi. En pro, c’est encore plus important. Il sort de l’ordinaire et c’est ça qui fait plaisir. »

LA PRESSION DU MATCH

Une rencontre à part, mais pas question de modifier les habitudes pendant la semaine qui précède, assure le numéro neuf. « Quand tu es jeune, tu te montes beaucoup plus la tête, c’est plus dans l’affectif. Quand tu es pro, tu grandis un peu. L’approche est différente, les coachs sont là pour ça. La préparatio­n que l’on fait avec Biarritz est la même que pour un autre match et je pense que c’est important, sinon la pression peut vite te faire perdre ».

Car finalement, l’engouement procuré par cet évènement est probableme­nt le pire des ennemis pour les joueurs. Et pour le gérer, le relayeur biarrot aura une nouvelle fois un rôle important au sein de son équipe, comme l’explique Gonzalo Quesada. « Samedi, j’attends de lui beaucoup de maîtrise et de lucidité pour gérer l’équipe, parce que je ne doute pas une seconde de son engagement et son implicatio­n dans tous les autres secteurs du jeu. C’est un des joueurs qui est le plus engagé avec ce maillot, ce club. Il a un vrai attachemen­t avec le BO, c’est assez impression­nant. Il a un gros caractère, tout le monde le sait. Mais ce qui est assez admirable, c’est qu’il a une sincère humilité. Il travaille plus que tout le monde, est toujours dans la remise en question. Il ne se trompe pas et a la tête sur les épaules. » Tant de qualités qui devront être mises en oeuvre samedi soir à Jean-Dauger si la bande à Lucu veut réussir son coup et laisser son empreinte dans l’histoire des derbys.

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