PLUS QU’UNE UNION SACRÉE
AU FIL DE LEURS RENCONTRES, LE PRÉSIDENT DE LA FFR ET LE SÉLECTIONNEUR DU XV DE FRANCE ONT APPRIS À SE CONNAÎTRE. ILS SE SONT DÉCOUVERTS NOMBRE DE POINTS COMMUNS, DONT UNE FAROUCHE ENVIE DE RÉUSSIR.
La réunion au sommet du 9 octobre dernier a marqué un tournant pour le XV de France. Pour la première fois, devant un public certes réduit (seuls Yannick Bru, Jeff Dubois, Lionel Rossigneux, Serge Simon, Didier Retière et Bernard Viviès), Bernard Laporte et Guy Novès ont conversé courtoisement. Deux des plus grands techniciens du rugby français, au moins au niveau du palmarès, ont échangé durant plus de quatre heures, sur les modifications du quotidien des Bleus, notamment avec plus grande ouverture aux partenaires et à la presse.
SIMON VA S’ÉLOIGNER DES BLEUS
Un chantier lancé par Serge Simon qui, malgré les démentis, va bel et bien s’éloigner du XV de France. L’information révélée par rugbyrama.fr il y a quinze jours se confirme, même si Simon restera finalement en place jusqu’à la fin de l’année. Ensuite, le vice-président s’occupera des relations avec la Ligue et prendra en mains la Commission du rugby féminin à World Rugby. Si sa mission auprès du XV de France se termine, c’est qu’il n’y a plus de point de désaccord entre les deux meilleurs ennemis d’hier, Laporte et Novès. Au contraire, ils se découvrent au fil des rendez-vous - officieux comme officiels. À chaque fois, ils font un pas de plus l’un vers l’autre. À ceux qui doutent encore de la sincérité de ce rapprochement, on opposera la récente invitation de Bernard Laporte pour un dîner à son domicile. Un geste apprécié par Guy Novès même si ledit repas n’a pas pu avoir lieu en raison d’incompatibilités dans les emplois du temps. « Ce n’est que partie remise et j’espère le faire avant les tests de novembre », nous glissait la semaine passée le président de la FFR. Depuis cet été, les deux hommes apprennent à se connaître et travaillent ensemble : une entrevue à Marcoussis fin juillet, un rendezvous à Toulouse en août, une première sortie médiatique en plein tumulte de l’affaire Laporte-Altrad à La Bastide de Sérou en Ariège à l’occasion du débat Midi-Olympique mais aussi plusieurs conversations téléphoniques, et des échanges informels au CNR de Marcoussis.
EN ACCORD SUR LES JEUNES
Voir un président et son sélectionneur échanger ainsi régulièrement peut paraître anodin mais rien de cela n’était pourtant évident au début du mandat de Laporte. Les choses ont changé, des deux côtés. Pour preuve, l’adoption d’un nouveau fonctionnement du XV de France. Hier fermés, les regroupements tricolores prévoient quatre entraînements par semaine ouverts à la presse, cinq titulaires en conférence de presse et un débriefing le lendemain de chaque match. Sans oublier, des accès privilégiés pour les partenaires, dont un repas avec le groupe et lors de l’entraînement du capitaine, chaque veille de match.
Au niveau sportif aussi, les deux hommes sont sur la même longueur d’onde. « Quand Novès et Laporte se mettent à parler rugby, on se tait et on écoute », témoigne Simon. « C’était rigolo de les voir citer les mêmes noms de jeunes joueurs à tester rapidement chez les Bleus. Lambey, Gabrillagues, Rebbadj ou Belleau. Ils étaient à chaque fois d’accord ». Sur ce point, le changement de politique souhaité par le staff après un bilan à mi-mandat est légitimé par le président. Du coup, tout s’accélère autour des Bleus. Cela ne fait pas gagner des matchs mais tout le monde tire désormais dans le même sens.