Midi Olympique

INUSABLE « PANPAN »

JOUEUR DE L’OMBRE, ALEXANDRE LAPANDRY EST POURTANT UN ROUAGE DÉFENSIF ESSENTIEL DE SON ÉQUIPE.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

C’est presque devenu un jeu : lorsqu’Alexandre Lapandry est sur la pelouse, au coup de sifflet final, on se rue sur les statistiqu­es délivrées par l’EPCR pour constater l’abattage défensif du jour, pour le troisième ligne clermontoi­s. Parce que Lapandry n’est pas le plus gros désosseur de la planète rugby, ni même le joueur le plus « bankable » pour faire des gros titres. Mais sa fiabilité, son activité jamais déclinante et sa régularité dans l’exercice du plaquage sont toujours fascinante­s à observer. Dimanche soir, sur la pelouse des Ospreys, c’est donc à du grand Lapandry qu’on eut droit : 19 plaquages tentés pour autant de réussis. En plus d’un contre en touche décisif, en début de deuxième période. Dans la lignée de ses dernières années, lorsqu’il n’avait par exemple loupé que deux interventi­ons défensives sur l’intégralit­é de la saison 2015-2016.

OUBLIÉ DES GRANDS MATCHS

La force de Lapandry, c’est sa discrétion. C’est aussi ce qu’il paie cher, parfois, lorsque viennent les grands matchs. Ce week-end, il profitait de l’absence du capitaine Damien Chouly pour se faire une place dans le XV de départ des Clermontoi­s avec l’arrivée de la Coupe d’Europe. Mais trop souvent, par le passé, Lapandry a été un oublié des compositio­ns d’équipe les plus attendues de l’année. « Je vis avec ces mecs tous les jours. Ça ronge forcément de devoir faire de tels choix. Je fais un choix sportif, je l’assume et j’essaie que ce soit le seul critère. Mais je sais que j’affecte l’homme. C’est normal qu’il m’en veuille » commentait à ce propos Franck Azéma, en mai dernier.

Lapandry compte parmi les premiers impactés. En mai dernier, l’entraîneur clermontoi­s lui avait d’abord préféré l’explosivit­é de Peceli Yato, dans les équipes appelées à disputer les phases finales de Champions Cup. Lapandry débutait alors sur le banc. Par la suite, quand Franck Azéma décidait d’injecter du sang frais dans son équipe pour les phases finales de Top 14, Lapandry sortait carrément du groupe, pour faire de la place à Judicaël Cancoriet. « Ça fait chier pour lui. C’est un mec dont on ne parle jamais et qui abat pourtant un travail colossal. Il n’est pas récompensé à sa juste valeur » pestait à ce propos son ami Julien Bonnaire. En espérant que ça change.

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