Montpellier dans son piège
La force physique, brutale des Montpelliérains n’est plus à prouver. Le problème, samedi à Dublin, fut que la densité des Héraultais a été annihilée par l’engagement toujours remarquable des Irlandais. Montpellier n’a pas avancé sur ses ballons portés, n’a que rarement réussi à prendre le milieu du terrain où la puissance de Steyn ne surpassait pas l’agressivité de la paire Henshaw-Nacewa et exception faite du colossal Nadolo, il n’a que rarement posé de problèmes aux Leinstermen dans son rugby à une passe. Dès lors, le sort de cette rencontre s’est joué sur la vitesse. Et à ce jeu, Leinster a dépassé nettement le MHR. Le premier essai témoignait de cette tendance : après plusieurs temps de jeu où Henshaw faisait des ravages, par ses courses rentrantes et ses prises de balle à hauteur, l’arrière Carbery finissait dans l’en-but après avoir pris tout le monde de vitesse. Un schéma dynamique et des multiplications de temps de jeu qui se répétaient pour le deuxième et quatrième essai des irlandais (bonus offensif pour eux). Entre temps, Henshaw avait profité d’une cafouillage aérien pour inscrire le troisième essai des siens. Côté montpelliérain, si c’est Nadolo qui marqua par deux fois en force, ces réalisations venaient au terme de longues séquences, lorsqu’ils prirent le risque de déplacer le ballon et d’imposer du rythme à leurs adversaires. Ils ne l’ont pas fait assez souvent, comme le réclament pourtant les standards continentaux. Malgré une fin de match enthousiaste, le MHR laissait donc la victoire au Leinster. C’était logique.