Midi Olympique

PEUT MIEUX FAIRE !

RACING 92 ALORS QU’IL AURAIT DÛ S’IMPOSER AVEC LE POINT DE BONUS OFFENSIF, LE CLUB DES HAUTS-DESEINE, PAR MANQUE DE CONSTANCE DURANT LA RENCONTRE, A FINALEMENT ABANDONNÉ LE POINT DE BONUS DÉFENSIF À LEICESTER. UN POINT QUI POURRAIT COÛTER CHER À L’HEURE D

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Se contenter de peu est le plus sûr moyen d’être riche », a écrit Platon. Samedi, les Racingmen se sont-ils bornés à ne retenir que le succès obtenu face à Leicester dans l’espoir d’être couvert d’or plus tard ? L’interrogat­ion trouvera sa réponse dans quelques semaine. Mais à entendre les commentair­es d’après-match, il flottait comme une incongruit­é. « On va se contenter de la victoire, c’est déjà ça », a marmonné Henry Chavancy, avant d’ajouter : « On est encore en vie. » Laurent Labit a même parlé de « grosse satisfacti­on »… Certes, le Racing sortait de trois défaites de rang en Top 14, mais quand même. Au risque de passer pour des pisse-vinaigre, comment ne pas se flageller pour cette incapacité à décrocher un bonus offensif quand les trois premiers essais ont été inscrits avant la demi-heure de jeu ? Comment ne pas regretter ce point de bonus défensif abandonné aux Tigers quand ces derniers sont apparus bien démunis pour faire face au jeu proposé par leur adversaire durant une grande partie de la première période ? « C’est le gros point noir, a toutefois admis Laurent Labit. Mis à part deux occasions en début de seconde mitemps, on a ensuite manqué de maîtrise, de patience. Nous avons aussi eu trop de mal à sortir de notre camp en raison d’un jeu au pied qui a manqué de longueur. »

L’entraîneur des trois-quarts du club francilien n’est pas dupe. Tant s’en faut. Ces errances, Labit va les ruminer probableme­nt durant quelques semaines. Parce que la victoire du Racing a quelque chose de rageant. De frustrant aussi. Comment une équipe capable de développer un rugby de vitesse, pur et précis, comme ça a été le cas durant trente minutes en première mi-temps peut autant se laisser ballotter en seconde période ? Aux trois essais (18e, 24e, 29e) magnifique­ment bien amenés a succédé un déchet colossal, notamment près de la zone de marque. Par deux fois en début de seconde période, les Racingmen auraient dû inscrire ce si précieux quatrième essai. Las, ils ne l’ont pas fait. Par manque de précision et excès de précipitat­ion. La dernière offensive des champions de France 2016 est peut-être la plus symbolique. Après un pilonnage en règle à quelques centimètre­s de la ligne d’essai, Virimi Vakatawa, trop soucieux peut-être de sauver la patrie, se lançait dans une charge désespérée mais ne parvenait pas à conserver la maîtrise du ballon.

« ON VA ÊTRE TESTÉ À THOMOND PARK »

Sans doute, les Racingmen auraient-ils gagné à respecter jusqu’au bout le plan de jeu initié par le staff. La période de forte domination ciel et blanche a été marquée par ce jeu dans l’axe pour mieux resserrer la défense adverse avant d’aller voir ailleurs. Avec un franc succès. « On savait qu’ils (les Tigers) ne venaient pas se consommer dans les rucks, a commenté Labit. L’idée, c’était de les prendre au coeur. » Sauf que. Si le Racing n’a pas été au bout de son objectif, c’est aussi parce qu’il a complèteme­nt abandonné le ballon lors du second acte. Les raisons ? Une conquête moins efficace, des sorties de camp mal gérées et un jeu au pied défaillant, souvent trop court. Des raisons de s’inquiéter ? « On va voir si on est capable de tenir le choc dans cette compétitio­n, rétorque Labit. On va être testé à Thomond Park. » Et on saura alors si le Racing, à se contenter de cette victoire sans bonus, sera un peu plus riche…

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Photo Icon Sport Les Francilien­s d’Henry Chavancy auraient dû inscrire un quatrième essai qu’ils ont manqué par manque de précision.

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