Midi Olympique

HALFPENNY DANS TOUS SES ÉTATS

L’ANCIEN TOULONNAIS A TOUT CONNU POUR SON RETOUR À MAYOL AVANT DE MANQUER LA BALLE DE MATCH, À LA 69E MINUTE. QUELLE IRONIE DE L’HISTOIRE.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

La publicatio­n de l’agenda européen, en août, avait réservé un drôle de clin d’oeil aux Toulonnais. Quatre mois après un douloureux divorce, sur fond de finale de championna­t ratée et de négociatio­ns inabouties, le retour de Leigh Halfpenny à Mayol constituai­t un rendez-vous incontourn­able. Vendredi, Mourad Boudjellal avait tenu à régler ses comptes, une bonne fois pour toutes, avec l’internatio­nal gallois avant de croiser de nouveau sa route : « Leigh a affirmé dans la presse qu’il était très surpris de la façon dont il avait été traité à Toulon. Juste, avec toute l’affection que je peux avoir pour lui, il avait un contrat. Il ne l’a pas signé car il voulait rediscuter. Notre désaccord ? Il porte sur « peanuts », à peine 15 000 € de différence... Puis, naïvement peut-être, je me suis dit qu’étant donné qu’il n’avait pas joué la finale, il allait s’asseoir sur cette somme et prolonger... Le 16 juin, je lui ai envoyé un mail en disant : vous n’avez pas signé l’offre, elle n’est plus valable. Et voilà. L’histoire s’est arrêtée là. » Elle a repris son court quatre-vingts minutes durant, ce dimanche. Des retrouvail­les brèves mais ô combien intenses. Elles ont débuté de la pire des manières pour Leigh Halfpenny : l’arrière a dévissé son premier tir au but (11e), a subi un terrible raffût de Josua Tuisova sur le deuxième essai toulonnais une minute plus tard et a été contraint de subir, dans la foulée, un protocole commotion. Son équipe souffrait mille maux (18-0) quand lui voyait trente-six chandelles. Un cauchemar semi-éveillé.

Ô RAGE, Ô FRUSTRATIO­N

Autorisé à revenir en jeu à la 24e minute, l’arrière a progressiv­ement retrouvé ses sensations et a, lentement mais sûrement, contribué au réveil des siens avec une relance bienvenue (30e), une pénalité inscrite (32e) et la transforma­tion de l’essai de Johnny McNicholl au retour des vestiaires. La confiance ravivée, le natif de Swansea se montrait entreprena­nt comme à ses plus belles heures. Au terme d’une séquence joliment récitée, il s’infiltrait entre Swan Rebbadj et Mathieu Bastareaud pour inscrire un essai en solitaire. Le tableau d’affichage affichait 18-17 puis 21-20, augurant d’un dénouement hautement indécis. , tout allait se jouer sur un ultime coup de pied de Leigh Halfpenny. Les discours des Toulonnais, prononcés dans la semaine, trouvaient alors toute leur résonance dans l’enceinte de Mayol. « C’est un joueur qui a été important pour nous, il butait très bien », avait notamment déclaré Sébastien Tillous-Borde. Du bord de touche, à onze minutes de la fin, Leigh Halfpenny voyait sa tentative de pénalité fuir les perches au tout dernier moment et ne pouvait masquer sa frustratio­n. Si l’arrière n’a pu offrir la victoire aux Scarlets, la prestation des siens laisse entrevoir une revanche plus pimentée que jamais, en janvier. Sur les terres de Leigh Halfpenny, cette fois.

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