TOULOUSE A DE LA RÉSERVE
MALGRÉ UNE ÉQUIPE PROFONDÉMENT REMANIÉE ET QUELQUES MALADRESSES FACILEMENT ÉVITABLES, LE STADE TOULOUSAIN A ACCROCHÉ UN NUL QUI LUI PERMET DE CONSERVER SES AMBITIONS EUROPÉENNES.
Moins d’une semaine après la victoire probante face au champion de France clermontois qui venait clore une première phase réussie, le staff du Stade toulousain avait choisi de faire tourner son effectif. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y est pas allé de main morte: pas moins de quatorze changements dans le XV de départ par rapport à la semaine précédente. Seul Yoann Huget avait conservé sa place à l’aile. Même l’habituel capitaine Iosefa Tekori, un temps envisagé sur le banc, fut finalement remplacé par Gillian Galan. De quoi donner un grand bol d’air frais au groupe stadiste, dans lequel plusieurs joueurs connaissaient leur première titularisation de l’année à l’image de Mienie, Marchand, Elstadt ou encore Guitoune, pour le coup positionné au centre.
Un profond remaniement qui n’augurait pas le meilleur face à cette formation de Sale qui, elle, alignait un grand nombre d’internationaux de tous horizons comme le deuxième ligne All Black Bryn Evans, le demi de mêlée springbok Faf de Klerk, l’ouvreur wallaby James O’Connor, ou les internationaux anglais Rob Webber et Denny Solomona ainsi qu’une vieille connaissance du Top 14, l’ex numéro huit du Stade français Jono Ross.
LA RÉPONSE DE BÉZY
Sur le papier, les sceptiques n’auraient donc pas misé un kopeck sur cette équipe, avec un pack rajeuni et une ligne de trois-quarts inédite... Et pourtant, il n’en fut rien.
Pas impressionnée pour un sou, la jeune garde toulousaine fut la première à frapper, par l’intermédiaire de Kunatani qui s’échappa dans l’axe d’un ruck. Un exploit personnel suivit peu après d’un beau mouvement collectif conclu par une passe décisive de Wandile Mjekevu pour Sébastien Bézy, bien venu à hauteur. Un essai de Solomona réduisit la marque, mais le Stade vira en tête à la pause (10-14). Dommage que tous ces efforts aient été ruinés par des maladresses ou des erreurs, à commencer par cet oubli de couverture du demi de mêlée Jean-Marc Doussain, qui vit son coup de pied de dégagement contré alors qu’il se trouvait juste devant sa ligne d’en-but. Insuffisamment protégé par ses avants, l’international français vit trop tard que le géant néo-zélandais avait déjà déplié son immense carcasse au-dessus de lui. Dans la seconde qui suivait, le Kiwi s’écroulait sur le ballon et marquait un essai que le Stade aurait pu facilement éviter, et qui redonna l’avantage aux Anglais.
Que retirer donc de cette rencontre soldée sur un score de parité ? Pas mal de positif, à commencer par les prestations de joueurs que l’on avait peu vu jusqu’ici, comme l’ailier Wandile Mjekevu ou polyvalent avant Piula Fa’asalele, nommé capitaine pour cette rencontre. L’on retiendra aussi le 100% au pied de Sébastien Bézy qui a su saisir cette opportunité. Dans cette saison qui s’annonce une nouvelle fois à rallonge, le Stade toulousain ne se plaindra pas compter sur un autre buteur que l’arrière Thomas Ramos...