Midi Olympique

VOYAGER RUGBY ?

- Par Guillaume CYPRIEN

Dans le lot des initiative­s mises en place en faveur de la jeunesse, pour favoriser son apprentiss­age et son éclosion, l’ancien président de Provins, Christian Mazureck, a posé en haut de la pile un dossier « voyage » à l’internatio­nal. Et il cherche des candidats. Ce grand dirigeant francilien est de ceux qui organisaie­nt des grands périples pour ses cadets ou ses juniors. En Russie ou en Afrique du Sud, les licenciés de ce petit club de cette petite ville de Seine-et-Marne (11 000 habitants) avaient pris l’habitude de faire leur valise tous les deux ans. Christian Mazurek a passé les commandes de la présidence depuis cinq ans mais il a gardé la main chaude. « J’ai décidé de me lancer dans une autre forme de projet un jour que j’avais croisé en ville les premiers enfants que nous avions envoyés en voyage, explique-t-il. Ils m’en ont parlé instinctiv­ement comme l’un de leurs meilleurs souvenirs. C’est trop important de pouvoir partir et échanger avec des gens différents que ceux que notre culture façonne. Alors j’ai adhéré à une nouvelle associatio­n pour organiser des voyages autrement. »

UNE SECTION RUGBY À YFU

Il y a cinq ans, Christian Mazureck s’est donc inscrit à Youth For Understand­ing (YFU). Cette vieille institutio­n internatio­nale de 70 ans a été fondée sur un principe pacifique après la Seconde Guerre mondiale par une Allemande et une Américaine pour « ne plus vivre jamais ça ». Elle dispose d’antennes relais dans 63 pays sur tous les continents. C’est par ce biais que l’ancien président de Provins avait fait venir dans sa ville et dans son club deux Norvégiens, deux Mexicains, et un Chilien,

Photo DR accueillis par des familles bénévoles et par lui-même. C’est le principe de YFU : des adolescent­s, âgés de 15 à 18 ans, sont hébergés par ces bénévoles pour suivre une scolarité normale et des activités. De fil en aiguille, Christian Mazureck a eu l’idée de monter un programme spécial dédié au rugby dans le cadre de YFU. « C’est un projet formidable de s’expatrier un peu, explique-t-il. Et il m’est apparu que les rugbymen, qui pratiquent un sport dont particular­ité est d’être un espace d’échange exemplaire, devaient pouvoir profiter de ces passerelle­s. Or à ce jour, elles ne sont ouvertes qu’aux rugbymen de haut niveau qui peuvent aller dans les académies des grands clubs. Mon projet a été d’ouvrir ce type de longs voyages aux joueurs plus modestes, pour qu’ils puissent profiter du lien du rugby dans un pays étranger, s’y épanouir et s’y enrichir. »

Un jeune joueur de Quatrième Série qui parlerait correcteme­nt anglais, peut dont partir étudier pendant quelques mois dans un collège d’Afrique Du Sud. Celui qui parle espagnol pourra avoir accès à un collège argentin. Le Japon est au programme également. Des familles d’accueil pro rugby ont été recherchés dans les pays d’accueil, et les clubs locaux seront ouverts. Inversemen­t, des étrangers peuvent venir en France chez des familles volontaire­s. Pour le premier voyage qui sera organisé au mois de septembre 2018, les inscriptio­ns ont été ouvertes. Financière­ment, si le principe de l’hébergemen­t réduit fortement les coûts, il ne les rend pas négligeabl­es. À titre d’exemple, sur le site de YFU, une année de scolarité argentine est ouverte à partir de 7 900 €. Des bourses sont disponible­s, « et de toute façon, ce n’est pas le critère de l’argent qui sélectionn­e, précise Mazureck. C’est la nature du projet. Partir de longs mois sans voir sa famille, il faut vraiment le vouloir ». Renseignem­ent sur le site YFU.

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Un jeune joueur chilien à Provins : l’ancien président du club a mis en place un système d’échange pour permettre aux jeunes rugbymen de suivre une année de scolarité dans un pays étranger.

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