Les joueurs menacent de faire grève
Les joueurs professionnels anglais vont-ils se mettre en grève ? Cette idée court depuis quelques semaines. Elle ne s’est pas traduite par des actions concrètes pour l’instant mais deux joueurs se sont exprimés ouvertement sur le sujet : le demi de mêlée de Leicester Ben Youngs (69 capes plus deux avec les Lions) et le numéro 8 des Saracens, Billy Vunipola (33 sélections). Deux voix crédibles : « Je crois que nous sommes à la limite en ce qui concerne le nombre de matchs et la durée de la saison. Les gars se sont exprimés car ils s’inquiètent de la durée de leur carrière. Ils ne veulent pas qu’elle soit raccourcie de quatre ans. Ils veulent pouvoir l’arrêter quand ils en ont envie, a expliqué Youngs. Je ne crois pas que les gars vont en arriver là mais ils en ont parlé. »
Billy Vunipola est allé un peu plus loin : « On pourrait prendre exemple sur la NBA ou la
NFL. Les joueurs avaient organisé un « lockout » (grève dès l’entame du championnat). Je ne dis pas que je serai à l’initiative de ce lockout mais je sens qu’il est nécessaire que quelque chose de fort se passe pour que les dirigeants réalisent que nous sommes sérieux. » Une décision a mis le feu aux poudres : le projet de la RFU d’allonger d’un mois la saison domestique anglaise à partir de 2019. La finale du championnat se déroulerait fin juin au lieu de fin mai. Cette idée déplait fortement aux joueurs. Damian Hopley, président de leur syndicat, a affirmé que la coupure de quatorze semaines à l’intersaison devait être maintenue. Mark McCafferty, le directeur du championnat anglais, avait défendu l’extension au nom d’intervalles supplémentaires entre les rendez-vous domestiques et internationaux et notamment la possibilité pour les supporters de voir les joueurs sélectionnés plus souvent dans leurs équipes de club, tout en maintenant un plafond de trente-deux matchs joués par saison par un seul joueur. À noter que Rob Andrew, qui s’est improvisé « monsieur bons offices » dans cette affaire, a estimé que l’opportunité d’une grève était tout à fait envisageable.