JUSQU’ICI TOUT VA BIEN…
EN S’IMPOSANT 21-20 AU BOUT DU SUSPENS, TOULON S’ÉVITE UNE CRISE DE CONFIANCE ET DEMEURE LE FAVORI LOGIQUE DE CETTE POULE 5. EN REVANCHE, UNE FOIS N’EST PAS COUTUME, LES VAROIS ONT RÉCITÉ LEUR RUGBY PENDANT UNE DEMI-HEURE, AVANT DE LAISSER LLANELLI JOUER
Un an, jour pour jour, après une défaite lourde de conséquences contre les Saracens (2331), les Toulonnais se savaient attendus pour leur entrée en Champions Cup. Et pour le moins qu’on puisse dire, les joueurs de Fabien Galthié ont répondu présents… une demi-heure durant. Dans ce qui devait être le choc de cette poule 5, le RCT a clairement affiché sa supériorité pendant trente minutes. Mais, après Clermont, Toulouse, Montpellier ou Bordeaux, ce sont cette fois les Scarlets qui ont profité de l’irrégularité toulonnaise. Splendide en début de match, et bien aidé par les essais d’Éric Escande (6e) et Guilhem Guirado (12e),Toulon a mené la danse et rapidement pris l’avantage au score (18-0, 23e). Tout allait alors pour le mieux et le RCT semblait se diriger vers un match référence et (surtout) une victoire à cinq points. Sauf que, comme trop souvent cette saison, il n’en sera rien. Et s’il n’est pas de petite victoire, celle obtenue (21-20) par le RCT face aux Scarlets n’a en rien rassuré quant à la capacité toulonnaise a gérer une rencontre. Ultra-dominateurs, solides en conquêtes, infranchissables en défense et alors qu’ils étouffaient les joueurs de Llanelli pendant trente minutes, les Varois ont ensuite baissé leur garde. Un mal récurent depuis le début de saison. « On doit augmenter notre moyenne, préconisait Marc Dal Maso, il y a deux semaines. Peut-être qu’il faut qu’on apprenne à gérer sur nos périodes de possession, pour éviter les temps faibles ensuite. » Être plus efficaces, optimiser les temps forts, pour mieux gérer les temps faibles ? Oui, sauf que si sur le papier, le staff a bien ciblé la problématique, dans l’application, les Rouge et Noir ne trouvent pas la clé.
« SI ON NE COMPREND PAS QU’ON MATCH SE JOUE SUR 80 MINUTES » Après la rencontre, agacé, Mathieu Bastareaud n’hésitait pas à tirer la sonnette
d’alarme. « Nous nous sommes rendus le match plus compliqué qu’il ne l’était. Cette entame de deuxième mi-temps nous met dans le dur. Je pense pas que ce soit un problème physique mais mental. Si on ne comprend pas qu’un match se joue sur quatre-vingts minutes… On ne peut pas se permettre d’avoir un trou d’air de vingt minutes. […] Maintenant ça veut dire qu’on a une marge de progression assez énorme. Si on veut grandir en tant qu’équipe et être à la hauteur de nos ambitions, on doit se dire les choses en face : nos dix premières minutes de la seconde mi-temps ne sont pas dignes d’une équipe de haut-niveau ! Aujourd’hui ça passe mais on ne peut pas continuer. » Car on ne pourra pas donner tord au capitaine du RCT : l’essentiel était bien ailleurs dimanche. Dans une compétition où chaque défaite peut être éliminatoire les Varois ont, tant bien que mal, fini par prendre le meilleur sur de vaillants Scarlets. Et si les supporters du RCT sont passés par toutes les émotions, le ouf de soulagement poussé par l’ensemble du stade Mayol au coup de sifflet final est venu rappeler que Toulon venait de s’imposer sur l’un des sérieux outsiders de la compétition. « La saison passée, il nous a manqué un match référence. Si nous avions tapé les Saracens à domicile, on nous aurait regardé en disant : « OK s’ils veulent, ils peuvent ».
Il faut savoir taper du poing sur la table. Perdre un premier match à domicile nous a tué, il a été dur à faire oublier et on ne pourra pas rééditer cette saison, commentait Florian Fresia en milieu de semaine. En Europe tu ne peux pas te permettre de jouer à ton niveau, il faut faire plus dès les poules, car si tu ne reçois pas en quart, tu peux dire au revoir à la compétition. » Le RCT n’a donc pas tapé du poing mais a limité la casse dimanche après-midi. Et, comme le disait Hubert Koundé dans La Haine : « Jusqu’ici tout va bien, mais l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. » Vous l’aurez compris, jusqu’ici tout va bien pour le RCT… maintenant Toulon devra rapidement montrer un autre visage s’il veut s’inviter dans le gratin européen pour la saison 2017-2018.