L’HUMBLE HÉRITIER
GAËTAN BERTRAND - TROIS-QUARTS CENTRE D’ALBI VENU DU MONDE AMATEUR, LE PUISSANT ATTAQUANT ALBIGEOIS IMPRESSIONNE SON MONDE. ET PREND DU GALON.
Dernières secondes du match contre Tarbes, les Bigourdans entrent dans la zone de marque albigeoise pour une balle de match. Gaëtan Bertrand, « sacrificiel », gratte un ultime ballon et offre une pénalité libératrice pour les siens. Tout est dit ! Voilà l’homme résumé dans cette phase de combat pas des plus glamour mais tellement importante dans le jeu de rugby. Pourtant, lors de l’intersaison, l’annonce de son arrivée en provenance du club de Lavaur qui évolue en Fédérale 1 amateur avait suscité quelques questionnements le long de la main courante du Stadium d’Albi. Comment un joueur de 25 ans en provenance du monde amateur (deux saisons à Lavaur et une à Rodez) allait faire oublier les Naqiri et autres Kirkpatrick partis sous d’autres cieux ? Même s’il fut un des hommes de base de ses deux clubs précédents, beaucoup d’interrogations semblaient légitimes sur ce joueur méconnu. Elles furent vite levées dès les matchs amicaux où son abattage en défense et sa disponibilité en attaque ont dissipé beaucoup d’incertitudes. Présent sur toutes les feuilles de matchs depuis le début de la saison, Gaëtan Bertrand est devenu un des hommes de base de l’effectif albigeois au point d’être promu capitaine contre Tarbes. Sacrée promotion pour celui
dont Arnaud Mela, son manager, dit : « il est tout le temps là quand c’est dur ou pas, il avance, il est
costaud (1, 80 m, 108 kg, N.D.L.R.), il va au combat ».
Samedi soir, Gaëtan a brillé. Omniprésent dans le combat, Il fut l’unique marqueur d’essai d’une victoire laborieuse qui replace les siens dans la course à la qualification, l’objectif affiché du club.
LEADER DE COMBAT
Cependant point d’effusion de joie pour ce travailleur de l’ombre qui sait que le chemin est long vers la lumière tant espérée par sa nouvelle maison. Il peut devenir l’exemple à suivre pour des Jaune et Noir en quête de certitudes dans ce piégeux championnat de Fédérale 1 Élite. Humilité, travail, combat furent les mamelles nourricières d’un SCA qui brilla au firmament du rugby français il y a 10 ans, avec un Arnaud Mela comme dépositaire de ces valeurs.
Le désormais manager du Sporting Club albigeois qui a connu les joies des phases finales, rêve de voir le peuple albigeois fêter la remontée en Pro D2 au pied de la cathédrale Sainte-Cécile. Mais il sait qu’avant de danser, ses joueurs devront beaucoup transpirer sur les hostiles terrains de Fédérale. Avec un Gaëtan Bertrand en leader de combat, Arnaud Mela a sans doute trouvé son digne et humble héritier. Le fils prodigue ? La pudeur des deux hommes sonnera comme une affirmation.