AU TRIPLE GALOP !
SUCCÈS IMPÉRATIF POUR LE MHR À L’ALTRAD STADIUM DIMANCHE FACE À EXETER, POUR CONSERVER DES AMBITIONS EUROPÉENNES. L’HEURE EST VENUE POUR LES HÉRAULTAIS DE MAÎTRISER LA VITESSE SOUS TOUTES SES FORMES.
Réussir son entame. C’est le premier des trois commandements que Montpellier devra respecter face à Exeter. Car, à chaque fois que les coéquipiers de Benjamin Fall ont réalisé un faux départ cette saison, ils se sont inclinés à la fin. Les six essais encaissés dans les vingt-cinq premières minutes, au Leinster, à Paris et à Bordeaux, (7 sur 19, si on rajoute celui de Toulon, soit environ 37 %) leur ont été fatals. L’arrière en a conscience : « On sait que ces trente premières minutes sont délicates, mais on prend tout de même des essais. On a donc fait une réunion en début de semaine et on a énormément parlé de cette défense. […] Ces entames sont peut-être dues à un excès de confiance, ou peut-être qu’on est une équipe à réaction. Mais il ne va pas falloir que cela se répète trop car on passe à côté de certains matchs qui sont gagnables. Et il ne faudrait pas qu’à l’arrivée, ça pèse lourd dans la balance au niveau comptable. »
En trois entames ratées, les Cistes n’ont décroché qu’un point, contre quatorze concédés à leurs adversaires : « On doit démarrer plus fort nos matchs, car ça fait plusieurs rencontres que l’entame n’est pas celle qu’on voulait voir (trois essais encaissés aussi sur les entames de secondes périodes, N.D.L.R.) », résume Vern Cotter.
DÉFENSE : VITE SUR LES EXTÉRIEURS
Deuxième commandement : s’adapter à la vitesse des attaques adverses et défendre rapidement sur les extérieurs. C’est la faiblesse actuelle de Montpellier, qui est liée à ses entames ratées. Dès que les Héraultais ont affronté des formations (citées cidessus) capables de mettre de la vitesse dans leur jeu, sur une passe ou une accélération, ils ont « explosé » en défense. Encaissant treize réalisations, soit 68 % de leurs essais concédés. Benoît Paillaugue confirme : « Nous avons un manque de confiance làdessus et il va nous falloir un match test pour nous rassurer. J’espère que ce sera dimanche. C’est vrai qu’on prend un peu trop d’essais sur les extérieurs. Cela peut venir d’un manque de communication. Il y a des moments où on n’est pas sous pression, on est même à l’équilibre, mais des erreurs individuelles nous coûtent cher. On doit apprendre à défendre plus en équipe. »
Car Exeter (lire « à suivre »), comme Clermont, Toulouse ou La Rochelle, prévues au programme de novembre, aiment prendre rapidement les largeurs. Elles auront donc noté la faiblesse des premiers plaquages du MHR et la lenteur de sa redistribution défensive. Sans oublier, les mauvaises habitudes de Nemani Nadolo ou parfois Timoci Nagusa, qui aiment dézoner pour tenter des interceptions. Laissant à leur place, un couloir libre : « Parfois, on perd des repères sur nos structures collectives, on ne se trouve pas où il faut et on laisse des brèches. […] On doit donc travailler pour que chacun connaisse son rôle. Car l’état d’esprit est là : on est dense, on tape fort et dès qu’on est organisés et qu’on monte fort, on récupère des ballons. Le reste est une question de temps. »
ATTAQUE : ÉJECTIONS ET PASSES RAPIDES
Le temps, évoqué par le manager héraultais, est aujourd’hui compté pour son équipe. Son niveau doit s’élever dès dimanche. Sur le plan offensif également. Le MHR a encore prouvé au Leinster qu’il pouvait mettre à mal n’importe qui sur le défi physique. Mais en faisant tomber vingt-quatre ballons et en manquant de réalisme dans les moments importants, comme en Irlande, il ne parvient pas bonifier sa domination athlétique. La conservation sera donc la clé face à Exeter, dans une rencontre où le temps de jeu effectif devrait être compris. « J’imagine entre 43 et 45 minutes comme au Leinster (environ 10 % de plus qu’en Top 14, N.D.L.R.) », note le Néo-Zélandais. Pour surprendre les Anglais, les Cistes devront aussi confirmer leur capacité nouvelle à accélérer leur jeu, entrevue après l’entrée en numéro dix à Dublin de l’essentiel Benoît Paillaugue : « J’ai vu en deuxième période que l’on prenait l’initiative, qu’on avançait sur les impacts et j’ai trouvé notre jeu montpelliérain. On savait qu’il faudrait un peu de temps pour le mettre en place. Et si on peut maintenant trouver en défense les repères qu’on a un peu plus en attaque, on sera meilleurs », conclut Vern Cotter. Un impératif pour rester ambitieux en Champions Cup et gagner en assurance, avant de s’attaquer aux plus hauts sommets de France.