TENIR SES PROMESSES
DE RETOUR AU PREMIER PLAN APRÈS AVOIR POUSSÉ LE MUNSTER DANS SES DERNIERS RETRANCHEMENTS, LE CO DOIT DÉSORMAIS RELEVER LE DÉFI DE LA CONSTANCE. SA SITUATION L’EXIGE.
Ôjoie ! Pour une fois, le Castres olympique n’ira pas en Angleterre pour affronter les Saints de Northampton… Ça, c’est la première bonne nouvelle. La seconde, c’est que le CO ne se rendra pas à Welford Road en dilettante. Quand il fut questionné sur les conséquences comptables de ce match nul concédé à Pierre-Fabre, le boss du CO évacua le sujet fissa : « Je ne m’attache pas à la situation. Nous avons convenu de jouer la Coupe d’Europe, donc nous la jouerons, comme nous l’avons fait aujourd’hui. La vérité, c’est que nous aurons deux matchs importants qui suivront derrière, la venue d’Agen et le déplacement à Oyonnax. Ce match de Leicester doit nous aider à préparer celui d’Agen. » Et le technicien de prévenir : « J’attends de voir la semaine prochaine… Si on en prend trente, on ne comprendra plus rien. »
Le staff du CO a donc donné un vrai rendez-vous à son équipe, là-haut, tout làhaut, dans les plaines des Midlands. Un rendez-vous où le groupe castrais devra tenir ses promesses. Celles qu’il a faites devant Clermont, il y a trois semaines. Celles qu’il a faites devant le Munster, la semaine passée. Mais celles qu’il a trahies entre ces deux rendez-vous, à Brive : « Cette année, nous avons du mal à conserver ce niveau d’intensité d’un match à l’autre… Quand je vois ce que nous faisons contre Clermont, puis la piètre prestation à Brive… Je me dis que ce n’est pas possible. Avant de hausser le niveau, j’aimerais d’abord que l’on soit capable de le maintenir. »
« UNE ÉQUIPE DE REVANCHARDS »
Pour relever ce défi, le staff castrais a soigneusement choisi ses hommes. Il enverra à Welford Road un XV de départ avec une « ossature solide, complété par des joueurs revanchards », dixit Urios. Parmi ces derniers, on pourra citer le talonneur Marc-Antoine Rallier, qui n’a pas eu l’occasion de s’exprimer la semaine dernière. Face à une équipe aussi mobile que Leicester, sa mobilité devrait être un précieux atout. L’on pense aussi au numéro huit samoan Alex Tulou. Éclipsé par un début de saison tonitruant de Ma’ama Vaipulu, le troisième ligne centre doit montrer ce dont il est capable. Citons enfin Thomas Combezou, de retour au centre de l’attaque castraise et le polyvalent Armand Batlle, qui aura l’occasion de montrer ses qualités au poste d’arrière.
LA MUTATION DE LEICESTER
Une équipe taillée pour affronter les Tigers, dont le jeu a profondément évolué ces dernières années : « Historiquement, c’est une équipe qui a toujours eu une forte culture du jeu d’avants, surtout sous la houlette de Richard Cockerill. Après son départ, Aaron Mauger a essayé de basculer sur le jeu à outrance mais l’équipe s’est perdue. Avec le retour de Matt O’Connor, le jeu de Leicester s’est rééquilibré. Ils disposent toujours d’un gros pack mais comptent aussi sur une excellente charnière avec Ben Youngs et George Ford, deux centres solides (l’ex-Wallaby Matt Toomua et le massif anglais Matthew Smith) et surtout un excellent champ profond. » Le technicien castrais n’a pas tort : aux ailes, on trouve l’international anglais Jonny May, connu pour être l’homme le plus rapide de Grande-Bretagne. Sur l’autre aile, on trouve l’ex-Wallaby à VII australien Nick Malouf, et l’international tonguien Telusa Veainu, qui fut élu meilleure recrue de l’année en 2015. Que du beau monde, en somme. Mais qu’importe l’adversaire, le CO a du pain sur la planche : il a deux matchs de Top 14 à préparer, et des promesses à tenir.