Midi Olympique

« Je ne vais pas juste regarder Ford »

L’ANCIEN BIARROT VA CONNAÎTRE SA GRANDE PREMIÈRE EN COUPE D’EUROPE. QU’IL ABORDE AVEC UN GROS APPÉTIT ET L’INTENTION DE TIRER SON ÉPINGLE DU JEU.

- Propos recueillis par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

À 23 ans, vous allez disputer votre première rencontre de Champions Cup. Comment l’abordez-vous ?

Je suis vraiment heureux de participer à un match de Coupe d’Europe. C’est une des plus belles compétitio­ns au monde. Il n’y a presque que des grandes équipes. Le staff m’a mis en confiance en disant que je devais jouer normalemen­t, sans me mettre trop de pression. Je stresse assez souvent sur des préparatio­ns d’avant-match même si, généraleme­nt, cet influx est positif. Je trouve important que le staff aide certains joueurs dans la préparatio­n de tels rendez-vous. Après, c’est à moi de montrer de quoi je suis capable sur le terrain.

Vous avez participé à deux rencontres de Top 14, pour l’heure. Comment jugez-vous vos premiers cas castrais ?

Déjà, mon intégratio­n s’est très bien déroulée. Le groupe est homogène, il n’y a pas de superstars. C’est important, ça permet de se sentir bien immédiatem­ent. Après au niveau du nombre de matchs, Christophe (Urios) ne m’a pas pris en traître. Il m’avait dit que je n’aurais pas beaucoup de temps de jeu et que, sur la première année, il était surtout question de me former. Il ne m’a jamais promis que je serais titulaire tous les week-ends. Par rapport à Biarritz, c’est sûr, je ne demande qu’à jouer mais il ne faut pas me mettre sur le terrain pour m’y mettre. Je dois être au niveau requis. À moi de montrer que je progresse aux entraîneme­nts et de saisir les opportunit­és comme celle de ce week-end.

Quelles impression­s vous a laissé votre seule titularisa­tion, à Lyon, lors de la 5e journée ?

Un peu mitigées, à vrai dire. On en avait discuté avec Christophe et Fred (Cherrier) après le match. J’étais un peu déçu car j’ai réalisé de bonnes choses à certains moments mais, deux minutes après, j’enchaînais avec du très mauvais. Du coup, ça annihilait mon action positive. Disons que ça a manqué d’homogénéit­é. Arriver à être constants est un grand défi.

Quels sont justement vos objectifs en termes de progressio­n ?

En Top 14, les impacts sont plus forts et ça va plus vite. Physiqueme­nt, il faut que je me durcisse. Sans pour autant prendre quinze kilos, évidemment. Il me faut aussi apprendre à bien lire les situations et à prendre les bonnes décisions. En tant que numéro 10, je dois parvenir à imposer mes choix de jeu, y compris vis-à-vis de joueurs d’expérience comme Rory Kockott ou Robert Ebersohn. Comme tout le monde est sympa, au club, c’est plus facile. Personne ne dit : « On s’en fiche de ce que dit le petit jeune… »

En Champions Cup, le rythme est encore plus élevé. La marche à franchir est donc encore plus haute…

Mais je ne demande que ça justement. Le meilleur moyen de progresser, c’est de partir au feu. J’étais 24e au Munster, j’ai pu prendre conscience des impacts et de la vitesse. Je me suis dit qu’il fallait vraiment être prêts pour ce genre de matchs. Ce n’est plus de la rigolade, avec tout le respect que j’ai pour le Pro D2. Tout le monde est à fond. Ce sont des matchs beaucoup plus rythmés. Enfin, je vous dirai ce qu’il en est vraiment après le match de samedi.

En guise de cerise sur le gâteau, votre concurrent direct s’appellera Georges Ford…

Oui, imaginez, avec Ben Youngs, c’est la charnière de l’Angleterre. J’ai envie de voir, en vrai, comment ces joueurs gèrent et pèsent sur le jeu. Mais attention, je ne compte pas les regarder. Ou alors, juste à l’échauffeme­nt. Je compte bien passer à l’action et tirer mon épingle du jeu.

En parlant de joueur référence, quel est votre modèle ?

Jonny Wilkinson, et ce depuis tout petit. Ce n’est pas qu’un modèle pour le poste de 10 et pour le jeu, d’ailleurs. J’en discutais avec Julien Dumora qui l’a côtoyé à Toulon. Il me disait que c’était un gros travailleu­r mais qu’il prenait tout de même le temps d’aider les jeunes du centre de formation comme ses coéquipier­s. En ce qui concerne le jeu, évidemment, il était on ne peut plus complet. C’est un bon exemple à

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