Midi Olympique

L’HEURE DE VÉRITÉ

À THOMOND PARK, LES CIEL ET BLANC VONT ENFIN SAVOIR S’ILS SONT TAILLÉS OU NON POUR LA CHAMPIONS CUP...

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Ce n’est un secret pour personne. Au soir où le Racing fut sacré champion de France à Barcelone, le regard du club des Hauts de Seine se tourna aussitôt vers la Champions Cup, la reine des compétitio­ns continenta­les. À ce titre, le déplacemen­t des Francilien­s à Limerick, ce week-end, est donc capital : « Nous allons au Munster pour faire un exploit », déclarait d’ailleurs Laurent Labit sur Rugbyrama.fr, mardi dernier. L’exploit en question ? Il reste dans l’ordre du possible, à la condition que le Racing, sérieux, discipliné mais très inconstant face à Leicester, bascule dès à présent sur un idéogramme plus conforme à la coupe d’Europe. Yannick Nyanga, troisième ligne des Ciel et Blanc, analyse : « Nous sommes encore en mode Top 14. Je m’explique : on essaie d’occuper le terrain avant de jouer. Or, la Champions Cup est avant tout un championna­t de possession. Il faut donc être capable de tenir le ballon sur de très longues séquences, quitte à attaquer depuis son propre camp ». Rien de suicidaire, en réalité. En Coupe d’Europe, les directeurs de jeu ont en effet une inclinatio­n naturelle à protéger l’attaquant. Très pointu sur le sujet, Nyanga poursuit : « En Champions Cup, l’arbitrage est beaucoup plus propice au jeu. Pour être clair, le porteur de balles et les soutiens disposent de plus de temps pour effectuer la libération et franchemen­t, pour que le gratteur obtienne une pénalité dans cette compétitio­n, il faut vraiment qu’il soit seul maître du ballon ! » Si les rucks sont plus nombreux en Champions Cup qu’en championna­t, ils concentren­t aussi beaucoup moins de joueurs. Du coup, les libération­s y sont deux fois plus rapides mais les rideaux défensifs, autour du numéro 10 ou au milieu du terrain, sont aussi plus denses. « Quoi qu’il en soit, poursuit le flanker francilien, il nous faut dès à présent oublier nos réflexes de Top 14 pour coller aux standards de la Champions Cup. En restant sur un schéma classique, nous ne parviendro­ns pas à inquiéter les Irlandais ».

LA MENACE TYLER BLEYENDAAL

Au fil de sa carrière, partagée entre Béziers, le Stade toulousain et le Racing, Yannick Nyanga (34 ans) a affronté les Munstermen plus d’une douzaine de fois. Au moment de décrypter le schéma de jeu de l’armée rouge, il lâche : « Le Munster, ce sont des choses simples mais très bien réalisées. Avant que ne soit donné le coup d’envoi, tu sais que les coups de pied de Conor Murray (le demi de mêlée) seront frappés très haut et près de la ligne de touche, histoire de laisser le temps à ses ailiers de monter et priver d’espace les relanceurs adverses. Pour autant, ça reste très dur à défendre ». On n’en doute pas. « Peter Stringer faisait la même chose, à l’époque… Au Munster, les hommes ont changé mais le système a gardé l’identité du début de leur épopée européenne : grosse défense, ballons portés et excellent buteur ». À ce sujet, le Néo-Zélandais Tyler Bleyendaal, demi d’ouverture de son état, tourne à 88 % de réussite dans ses tirs au but, que ce soit en Champions Cup ou en Ligue Celte. Nyanga conclut : « Ça ne marchait pas trop pour lui, en Nouvelle-Zélande (aux Crusaders). Mais depuis son arrivée au Munster, il est devenu le canonnier que les Irlandais cherchaien­t depuis longtemps. Si on veut l’empêcher de briller, il nous faudra donc faire un gros match devant… »

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Photo Icon sport Tuitavake sera titulaire au centre de l’attaque francilien­ne.

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