EN PROGRÈS…
LES ITALIENS ONT RÉALISÉ UN DÉBUT DE SAISON CONVAINCANT EN LIGUE CELTE ET ONT PRIVÉ BATH DU BONUS OFFENSIF. LES CINQ POINTS NE SONT PAS ASSURÉS.
Un Italien dans la poule = dix points d’assurés. Cette équation mathématique, idée reçue du rugby continental, a volé en éclats dès la première journée. Bath, cinquième de Premiership, seule formation à avoir dominé les Saracens cette saison, a en effet dû se contenter d’une victoire à quatre points face à Trévise, samedi dernier (23-0).
Le plus étonnant, derrière le score brut ? Au coup de sifflet final, le manager du club anglais Todd Blackadder se satisfaisait allègrement de ce succès à deux essais : « Les gars se sont sortis d’un sacré piège, soufflait le technicien néo-zélandais. Ce n’est pas une équipe que tu peux espérer dominer tranquillement et face à qui empocher les cinq points à chaque fois. Un autre soir, ça aurait même pu mal tourner… » Les inspirations des Rokodoguni et autres Joseph ont finalement permis d’écarter la menace transalpine. Les chiffres reflètent l’équilibre du rapport de forces : en conquête (92 %), en possession (64 %) ou encore au nombre de défenseurs battus (23), le Benetton affiche, sur cette confrontation, les meilleures statistiques. Il a seulement manqué le plus important : les points. « En première période, nous aurions dû avoir un essai de pénalité sur la série de mêlées enfoncées. Si nous n’étions pas une équipe italienne, ça aurait été le cas, déplorait Kieran Crowley, le manager de la franchise depuis l’été 2016. Ça nous aurait permis de tourner au coude à coude à la pause. Puis en deuxième période, il y a eu trop d’opportunités gâchées de notre part… Mais ce match marque encore un pas de plus dans notre progression. »
LE RCT ET LES SCARLETS « POURRAIENT SOUFFRIR » DIT BLACKADDER
Avec près de la moitié de l’effectif actuellement à l’infirmerie — 42 % à en croire Crowley -, le Benetton est tout de même parvenu à atteindre un premier objectif : afficher son nouveau visage sur la scène continentale. Celui d’une équipe en progrès, actuelle quatrième de sa poule de Pro 14 avec trois victoires (à Edimbourg, face aux Ospreys et contre les Southern Kings) pour autant de défaites. « Il y a plus d’exigence et d’application à l’entraînement et ça se ressent au niveau des résultats, évoquait, récemment, dans la presse italienne Marco Bortolami, entraîneur des avants. L’apport de Kieran Crowley commence vraiment à se faire sentir. » Fort d’une mêlée conquérante et rasséréné par une défense en progrès, le Benetton se présente mieux armé pour rivaliser avec les ténors européens. « La Champions Cup est un grand défi pour notre équipe. Personne ne s’attend à ce que nous puissions gagner. C’est à double tranchant : d’un côté, le fait de ne pas avoir de pression peut vous libérer, de l’autre ça peut vous démotiver. Le sujet a été beaucoup évoqué avec le groupe. Le but est de réaliser les meilleures performances possible, sans se focaliser plus que ça sur le résultat. » À Bath, Ian Mc Kinley et ses partenaires ont tenu leurs promesses en livrant une opposition sérieuse. Place désormais à un challenge au moins aussi relevé face au triple champion d’Europe. Samedi dernier, Todd Blackadder a en tout cas tenu à prévenir Varois et Scarlets : « Ils pourraient bien souffrir face à Trévise. »