Midi Olympique

LA DER’ DE LEDESMA

MARIO LEDESMA, L’ADJOINT ARGENTIN DE MICHAEL CHEIKA DIRA ADIEU AUX WALLABIES. LE VALEUREUX TALONNEUR STEPHEN MOORE JOUERA LUI, SON DERNIER TEST AU PAYS. ÉMOTIONS GARANTIES.

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Ce test-match contre les All Blacks va prendre une significat­ion particuliè­re pour les Wallabies. Ce match sera le dernier match de Mario Ledesma en tant qu’entraîneur adjoint de Michael Cheika avant que « Super Mario » ne prenne le chemin de l’Argentine afin de prendre en charge les Jaguares, la franchise argentine du SuperRugby. Ce sera également le dernier test en Australie pour le talonneur et ancien capitaine, Stephen Moore, qui a annoncé sa retraite internatio­nale à l’issue de la saison 2017. À 34 ans et 124 tests au compteur, Moore a accumulé une expérience exceptionn­elle., Mario Ledesma souhaite qu’un hommage particulie­r soit rendu par le public australien : « Quels meilleurs adieux pour Stephen Moore que de ressortir vainqueur des All Blacks dans sa ville d’adoption et devant son public. Il mérite vraiment une telle sortie, tellement il a donné au maillot or des Wallabies pendant si longtemps. » Selon toute vraisembla­nce, Moore entrera en fin de match à la place de Polota-Nau. Dans ce rôle, Moore s’est montré épatant, retrouvant un punch inespéré.

«JE SUIS TRÈS SENTIMENTA­L»

Après l’annonce surprise de son départ, Ledesma s’est concentré sur la préparatio­n de ce dernier match contre les champions du monde néo-zélandais. Et, de son propre aveu, ce dernier adversaire ne pouvait tomber mieux. « Sans vouloir leur manquer de respect, si ce dernier match avait été contre la Roumanie, j’aurais pu passer plus de temps à penser que ce match sera mon dernier match avec les Wallabies. Il y a eu quelques larmes en Argentine lors de l’annonce aux joueurs, un moment un peu embarrassa­nt je dois l’avouer mais je suis très sentimenta­l. » Mais, contre les champions du monde, Ledesma se doit d’être concentré à 100 % sur son rôle pour préparer les avants australien­s au choc contre les All Blacks. Il devra se passer du deuxième ligne Izack Rodda qui a décidé de se faire opérer de l’épaule, amenant le retour quasi-automatiqu­e de Rob Simmons. Il laisse un paquet d’avants en bon ordre avec un grand nombre de jeunes en plein développem­ent. Outre Rodda, les Uelese, Tui, Robertson ou Ala’alatoa ont tous moins de 25 ans. « Nous avons un 5 de devant relativeme­nt jeune et je sais que dans deux ans, pour la Coupe du Monde au Japon, ces joueurs atteindron­t leur plein régime. »

Même en Nouvelle-Zélande, pays de l’excellence rugbystiqu­e, les carrières des joueurs appelés à rejoindre les All Blacks ne ressemblen­t pas toutes à des autoroutes vers la gloire. Celle de Kane Hames, actuel pilier de la franchise des Chiefs du Waikato et des All Blacks fait partie de celles-ci. Aujourd’hui intégré dans la rotation de la meilleure équipe du monde (cinq sélections depuis août 2016, dont trois titularisa­tions), le gaucher de 29 ans revient de loin. Flashback. Nous sommes en mars 2015. La saison de Super Rugby n’a pas encore commencé, mais les effectifs des franchises sont tous déjà bouclés. Et Hames n’a pas de club. Il est au chômage. Il sort pourtant de deux saisons et un total de vingt matchs de Super Rugby avec les Highlander­s qu’il a rejoint après avoir tapé dans l’oeil de Jamie Joseph, le manager de l’époque qui l’avait remarqué en NPC avec Bay of Plenty. Malgré tout, Hames était sur le carreau. Et le temps jouait contre lui. Son destin a basculé le jour où le tendon d’Achille du pilier des Chiefs Pauliasi Manu se rompa. Dave Rennie, le boss de la franchise du Waikato décida alors d’enrôler Hames pour un contrat courte durée.

LE MALHEUR DES UNS…

Comblé de cette aubaine tombée du ciel, Hames a sauté sur l’occasion. Pour sa première saison, il dispute neuf matchs, dont cinq comme titulaire. La saison suivante, il explose et devient le numéro un au poste avec les Chiefs : 16 matchs, 15 titularisa­tions, et deux essais. Sa puissance fait le bonheur de Dave Rennie, qui en fait l’un de ses principaux porteurs de balle. Là, le destin va lui offrir un deuxième coup de pouce : l’excellent gaucher des Crusaders Joe Moody se blesse au niveau des cervicales peu avant le début du Four Nations 2016. Le sélectionn­eur Steve Hansen décide alors de tester le Chief au niveau internatio­nal. Après deux entrées en jeu convaincan­tes, Hansen le titularise enfin en septembre dernier face à l’Afrique du Sud, puis en Argentine et enfin pour le match retour contre les Boks. Hames n’a encore jamais connu la défaite. Certes, il évolue avec la meilleure équipe du monde. Mais quelque chose nous dit qu’il y est peut-être pour quelque chose…

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