Midi Olympique

FACE À SOI-MÊME

UNE SEMAINE APRÈS LEUR NON-MATCH À AURILLAC, LES CATALANS ONT VU NAÎTRE LES PREMIERS DOUTES ET SEMBLENT DÉJÀ CONFRONTÉS À LEURS LIMITES. UNE RÉACTION EST ATTENDUE DIMANCHE.

- Par Émiien VICENS

Une désillusio­n qui traînait depuis quelques semaines déjà. Cachée derrière des résultats trompeurs au plus haut point, la claque reçue dimanche à Aurillac s’est abattue non sans prévenir sur le groupe usapiste. Un 38-18 cinglant, aux antipodes du discours ambitieux tenus quarante-huit heures auparavant. Et loin, très loin du cahier de route habituelle­ment tenu par une formation du haut du tableau. La déroute cantalienn­e de l’Usap résonne pour certains comme une défaite aussi inattendue que décevante. Mais à y regarder de plus près, elle n’est que le fruit d’un dernier mois beaucoup plus fébrile en Catalogne. En dépit de ses succès bonifiés à AiméGiral, Perpignan couve depuis quelque temps un rhume automnal aujourd’hui source d’inquiétude­s. Si le diagnostic des difficulté­s catalanes n’a été rendu public qu’après ce deuxième déplacemen­t à vide, les symptômes sont, eux, apparus bien plus en amont. Alors que les Catalans réalisent un sans-faute à domicile jusqu’ici, les contenus des réceptions de Montauban, Nevers puis Dax ont chacun laissé leur part d’indices. Avec comme traits communs une attaque parfois contrariée et des errements défensifs indignes d’un prétendant aux phases finales. « Arrêtons de surjouer », avait prévenu le pilier gauche Enzo Forletta dans nos colonnes avant Aurillac. « Ça ressemble plus à du spectacle pour du spectacle qu’à un match de rugby », lançait lui Patrick Arlettaz au soir d’une victoire en demi-teinte contre l’USD.

USURE PRÉCOCE

Alors, simples suffisance­s ou problème beaucoup plus profond du côté de Perpignan ? Quoi qu’il en soit, le club sang et or enchaîne les mauvaises nouvelles depuis le début de la saison. Brice Mach, Alipate Ratini, Sione Tau… Autant de joueurs qui pour des raisons diverses ne font aujourd’hui plus partie de l’effectif catalan. Un groupe également diminué par des blessures beaucoup trop récurrente­s. Alan Brazo, Lucas Bachelier, Yoann Vivalda, Alex Brown ou encore Sione Piukala dernièreme­nt, voilà cinq titulaires potentiels sur lesquels Perpignan ne peut plus compter. Alors que se profilent un sacré calendrier et une fin d’année décisive. Résultat, l’Usap pioche déjà dans ses réserves et met beaucoup à contributi­on ses forces vives. Sans doute même un peu trop. Un chiffre suffit à résumer la situation actuelle : dix joueurs perpignana­is ont joué plus de 450 minutes lors de cette entame de championna­t. À titre de comparaiso­n avec les autres cadors de Pro D2, Colomiers en compte sept, Montauban et Mont-deMarsan cinq. Alors que le coleader Grenoble n’en comptabili­se que quatre. Déjà pointé du doigt, ce manque de turnover dans les rangs Sang et Or pourrait avoir raison des ambitions de Christian Lanta et de ses hommes cette saison. Pour l’heure, si Perpignan occupe une quatrième place évitant tout affolement inutile, il serait conseillé aux Catalans de se réinventer assez vite. Dès dimanche même, face au voisin narbonnais.

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