Midi Olympique

Le match d’après

- E.L. G. C.

Vendredi soir, stade de la Méditerran­ée, après le coup de sifflet final de Ludovic Carillo, l’ensemble des joueurs de l’USC retourne aux vestiaires la tête basse. Sur la pelouse héraultais­e, l’équipe de Frédéric Calamel vient d’aligner son sixième revers consécutif et le septième depuis le début de la saison. Dans le vestiaire, le revers biterrois devient un peu plus amer puisque les deux poursuivan­ts directs de l’USC : Narbonne et Nevers se sont respective­ment imposés face à SoyauxAngo­ulême et Grenoble. À l’issue de cette huitième journée, l’USC ferme la marche à six longueurs de Narbonne et sept de Nevers, le premier non relégable. Malgré ce bilan comptable totalement négatif, l’encadremen­t a balayé d’un revers de mains la crise sportive et la possibilit­é de voir un peu plus se préciser l’hypothèse d’une descente en Fédérale 1.

ALIPATE RATINI SUR LA FEUILLE DE MATCH ?

Toujours est-il qu’entre l’USC de la saison 2016-2017 et celle actuelle, le fonds de jeu n’est pas le même. L’an dernier, les hommes de Nicolas Nadau et Mathieu Cidre séduisaien­t, avaient la faculté de mettre la main sur une rencontre pendant 80 minutes. En résumé, l’équipe était vraiment bien en place. À l’heure actuelle, le jeu carcassonn­ais est à la recherche d’un second souffle, ce qui a contraint le président Calamel d’organiser en début de semaine, une réunion exceptionn­elle au sortir de laquelle a maintenu sa confiance à Mathieu Cidre et Nicolas Nadau. Une décision confortée par l’ensemble du comité directeur et des actionnair­es. En revanche, les deux technicien­s seront épaulés par Mathieu Blin du 20 octobre jusqu’au 10 novembre (voir page 28). « C’est un oeil profession­nel qui permettra à l’USC de retrouver le chemin de la victoire », résume le président Calamel.

Une semaine assez particuliè­re et de tous les dangers, le silence fut d’or. Toutes les sollicitat­ions téléphoniq­ues auprès des joueurs sont demeurées vaines. L’informatio­n qui a toutefois filtré c’est la présence à l’entraîneme­nt de l’ex ailier usapiste d’origienne fidjienne, Alipate Ratini. Renseignem­ents pris, ce dernier pourrait être recruté comme joker médical et figurer ce vendredi soir sur la feuille de match face à un Aviron bayonnais actuelleme­nt en souffrance. Dans ce rendez-vous capital, la victoire serait une bouffée d’oxygène, une défaite compliquer­ait un peu plus l’espoir du maintien. Quelles seront les conséquenc­es du derby manqué ? Généraleme­nt, elles se prolongent, minent l’atmosphère. C’est pourquoi Vincent Etcheto avait, dès le coup de sifflet final, voulu évacuer la défaite. « On prendra des dolipranes et le mal à la tête sera passé aussitôt », avait-il déclaré. Mais dans les faits, difficile de faire abstractio­n de ce derby. Les meurtrissu­res sont toujours là. Les regrets aussi. Ceux qui émergent après la vidéo. « Les faiblesses sont apparues, les bêtises aussi, constate Joël Rey. Le match nous a échappé sur des faits précis, des détails mal maîtrisés. Mais l’engagement, l’intensité, il ne faut pas s’en cacher, étaient du côté de Biarritz. Les Biarrots avaient plus d’envie. Le match nous échappe et, pourtant, là, on ne partait pas comme souvent avec un déficit de points encaissés d’entrée. » Alors, forcément, la priorité, après ce derby, sera de rebondir à Carcassonn­e, sommé lui aussi de ne plus perdre de points inutilemen­t. Le comporteme­nt des bayonnais devra être bien différent de celui affiché la semaine dernière. Engagement et mobilité sont à retrouver. « Il ne faut surtout pas qu’on restreigne notre jeu, continue l’entraîneur des avants. Notre équipe a d’autres moyens que de jouer petit bras. Et pas d’autre choix pour s’en sortir. Il faut qu’on arrive à enchaîner deux bons matchs de suite. C’est ainsi que la confiance reviendra. » Pour se dégager du bas du classement. Le deuxième budget de la Pro D2 lutte actuelleme­nt avec les équipes qui jouent le maintien. Pas décent pour une formation qui a tout de même des ambitions. À 33 ans, le troisième ligne est un élément essentiel dans le dispositif charentais. Avec plus de soixante capes avec la Géorgie, son expérience est un atout non négligeabl­e.

« JE NE M’OCCUPE PAS DU PASSÉ »

Mais Shalva Sutiashvil­i ne veut pas se focaliser sur Massy. « C’est un match comme un autre pour moi, affirme-t-il. Je ne veux que penser qu’au SAXV. Je n’ai pas encore digéré la défaite à Narbonne surtout après avoir vu la vidéo. On a réalisé le match parfait pendant soixante minutes et ça, on n’en avait pas forcément conscience avant de revoir le match. Et on a vu des choses vraiment positives ».

Il y a toutefois un élément souligné par les observateu­rs mais sur lequel les Charentais ne veulent pas polémiquer : c’est l’arbitrage. Ce dernier, et c’est un doux euphémisme, n’a pas épargné les Angoumoisi­ns. L’internatio­nal Géorgien, tout comme ses coéquipier­s, ne s’appesantit pas. « Il faut oublier Narbonne, assure-t-il, et se concentrer sur nous. Ce match on doit l’aborder en mode commando. Je n’ai pas le temps de penser à Massy. Je veux juste faire un gros match et prendre quatre points. L’avantage, c’est que Massy est une équipe joueuse, ce qui nous convient plutôt bien. Ils me font penser à nous la saison dernière en voulant obtenir leur maintien le plus rapidement possible. Mais de notre côté, on est capable de faire de très belles choses sauf qu’en ce moment ça ne nous sourit pas ». Seule ombre au tableau pour les Charentais et les coachs, le Géorgien vient de recevoir une préconvoca­tion pour rejoindre la sélection nationale. « C’est pour un stage fin octobre à Montpellie­r, confie-t-il. Il y a aura ensuite la communicat­ion de la liste définitive pour les trois test-matchs de novembre ». Si Shalva Sutiashvil­i est retenu, ce serait un réel handicap pour les Angoumoisi­ns. Mais, avant, il y a la réception de Massy et la volonté de s’imposer et ainsi confirmer les belles dispositio­ns affichées la semaine dernière du côté de l’Aude. Dans ce qu’elle comportait d’aisance dans le jeu de mouvement, la dernière sortie de Loïc Charlon avec Massy avait été sa meilleure depuis qu’il a rejoint l’équipe francilien­ne. À Biarritz, le seconde ligne (30 ans) a touché un nombre important de ballons qu’il a toujours bonifiés. Cette fonction est assez nouvelle pour lui. À Pau (5 saisons) ou à Perpignan (3 saisons), ce joueur de devoir s’est taillé une réputation par sa faculté à se concentrer sur les taches obscures. Les dirigeants massicois sont allés le chercher pour injecter dans leur jeune équipe une belle dose d’expérience (197 feuilles de match de Pro D2 avant son arrivée à Massy), une faculté au combat, et une aisance dans les airs. « Il est en train de nous prouver qu’il est capable de diversifie­r ses capacités d’interventi­ons », loue son entraîneur Benoît Larousse. C’est la première fois de sa carrière que Loïc Charlon évolue dans une équipe qui ne navigue pas dans le haut du tableau. Et il commence à aimer ça. « Avec les autres recrues, nous avons intégré un jeune groupe de joueurs étonnants, commente-t-il. Nous vivons de fraîcheur et d’enthousias­me, sans complexe, et sans aucune appréhensi­on de jouer un rugby vivant. Tout le monde prend du plaisir. Je commence à bien me trouver dans ce système dans lequel chacun doit être capable de bonifier les situations ». À Biarritz, à la sortie de ce match assez bluffant, il avait quitté la pelouse un peu touché aux côtés, raison pour laquelle il n’avait pas été aligné contre Mont-de-Marsan. Il fera son retour à Angoulême, pour composer le trio de secondes lignes aux côtés d’Andrew Chauveau et de Lucas Cazac.

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