Midi Olympique

DUEL ENTRE VOISINS

- Par Olivier GAGNEBIEN

C’est un face-à-face entre Varois. Moins de quatre-vingt-dix kilomètres séparent les deux clubs. Guère plus d’une heure de route. « On se connaît un peu, mais ce match n’a pas non plus les contours du vrai derby qui alimente toute la semaine les conversati­ons » assure, à La Valette, Philippe Vergeladi. Pour ce vrai faux derby, Saint-Raphaël-Fréjus a l’étiquette de favori. Il n’a plus connu une aussi solide entame de championna­t depuis longtemps. Quatre ou cinq ans. Peut-être plus. Depuis quatre matchs, les Jaunets montrent un sérieux réalisme (14 essais) et un rideau singulière­ment hermétique (4 essais). Suffisamme­nt pour avoir ramassé deux bonus offensifs à Rossi après n’en avoir glissé aucun dans ses poches de toute la saison dernière, et avoir déjà ramené de ses voyages deux bonus défensifs. Jusqu’à pointer avec un + 4 au classement britanniqu­e.

DU JEU SANS CALCUL

Bref, le Carf est, aujourd’hui, poussé par des vents porteurs. « On a un effectif revanchard, observe son nouveau patron Thomas Zucco. C’est l’amour-propre qui parle après une année de galère. On a aussi changé d’entraîneur­s et de discours. Et puis, on profite d’un calendrier clément. Cela met en confiance, mais on n’a pas de certitude absolue. Notre marge de manoeuvre avec nos adversaire­s est mince et il n’est pas question de s’enflammer. » Bref, le temps n’est pas à une quelconque prise de tête. Juste à poursuivre son petit bonhomme de chemin et à claquer un nouveau succès.

Peu importe, La Valette fera le trajet avec l’appétit d’un promu. Il est encore en apprentiss­age, mais il apprend vite les leçons. Balayé à Châteauren­ard, il a été à deux doigts, il y a huit jours, de signer un exploit face à Bédarrides Châteauneu­f-du-Pape. Cela laisse naturellem­ent des regrets, mais cela insuffle surtout un minimum de confiance et d’expérience. Cela aide à se construire et à grandir. « On est déçu, mais pas abattu, on doit être capable de tourner la page, de se remettre en question et de rebondir par le jeu, observe Philippe Vergeladi. Il faut encore gagner en maturité, dans le discerneme­nt et la maîtrise, mais on n’est pas loin […]. Sauf à prendre quarante points à Saint-Raphaël. »

Là-bas, il n’a rien à perdre. Son tableau de marche plus ou moins respecté, il a juste le droit d’étonner un peu plus et de surprendre tout son monde. « On n’a aucune mauvaise pression et l’on fera tout pour gagner », assure Philippe Vergeladi. « Je sais la valeur de ce groupe, on n’a rien à envier à personne et l’on a vite envie de se rattraper, sourit l’ancien Toulonnais Patrice Blachère. Mais il n’y a aucun calcul à faire. » Ce sera sans la botte de Guillaume Goiran, mais avec l’expérience des anciens, le capitaine des Lions Félix Mendy, du demi de mêlée Julien Magnani et de son capitaine Pierre Ghiglione tous passés par La Seyne et la Fédérale 1. Comment auront-ils physiqueme­nt récupéré de leur match face au patron bédarridai­s ? « Cela a été un match âpre, mais on n’en est pas sorti mâché », assure Patrice Blachère. « Il va juste falloir amener un peu de fraîcheur », boucle Philippe Vergeladi.

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