UN MATCH À HUIT POINTS
Un match à huit points. » Comprenez que ce choc de bas de tableau entre l’entente Ger-Séron-Bédeille et Saint-Paul-lès-Dax compte double. Dans cette poule hyper relevée, les deux formations savent bien que leur salut passera par l’obtention du meilleur résultat possible lors de leur double confrontation. « Ne nous mentons pas, pose d’emblée Marc Canton, le président des coalisés béarnais. Cette poule évolue sur deux vitesses différentes. Devant, il y a des équipes avec lesquelles nous ne pouvons pas rivaliser sur la longueur de la saison. Des équipes telles que Morlaàs, Orthez ou Nafarroa, qui ont des moyens bien supérieurs aux nôtres à tous les niveaux. Notre championnat, c’est celui « d’en bas » et ce match contre Saint-Paul-lès-Dax est capital. C’est le vrai démarrage de notre saison. »
Pour rappel, les joueurs de GerSéron-Bédeille ont eu un horrible calendrier à digérer depuis les trois coups du championnat. Sur les quatre rencontres déjà jouées, il a fallu sortir trois fois chez des cadors (à BoucauTarnos, à Mauléon, à Morlaàs). Trois matchs qui se sont soldés par des défaites logiques. Le seul (petit) faux pas est le match nul qu’Aire-sur-l’Adour est venu arracher à Ger-Séron-Bédeille lors de la première et seule réception de la saison à ce jour. Deux points de perdus dans le plan de marche des Béarnais qui, pour leur deuxième saison en Fédérale 2, ne se présentent pas en victimes expiatoires : « Nous voulons montrer que nous avons la place d’exister dans cette division malgré nos petits moyens. » Il faut préciser : Ger-SéronBédeille, c’est 152 000 euros de budget et le village de Ger ne compte que 160 habitants !
LE TEMPS D’APPRENDRE
Le club, lui, affiche fièrement 107 joueurs de plus de 18 ans. De fait, son équipe première affiche une moyenne d’âge à peine supérieure à celle d’une classe de lycéens. « Notre équipe est composée de beaucoup de joueurs de 20 ans. Notre moyenne d’âge tourne autour de 22 ans. Les joueurs de cent kilos sont rares ! On base notre rugby sur la vitesse, le mouvement et l’évitement. Quand on joue au ballon, nous pouvons faire très mal. On a quand même battu Lourdes - le grand Lourdes ! - deux fois la saison passée ! Et chez eux, et chez nous ! » reprend le truculent président, conscient quand même des limites de la jeunesse : « Bon, quand ça commence à se muscler un peu devant, nous sommes un peu limités. On manque de vice et d’expérience. » Mais à 20 ans, ses joueurs ont le temps d’apprendre. Ils progressent d’ailleurs rencontre après rencontre. « Nous sommes le petit Poucet de la poule mais le pré est vert pour tout le monde. Sur un match, tout est possible. »
Saint-Paul-lès-Dax, qui sort d’un match plein sur sa pelouse face à Morlaàs (victoire 20-16), a prouvé que les cadors peuvent trébucher dès lors que leurs adversaires croient en leurs chances. À eux de ne pas tomber dans le panneau en Béarn.