Midi Olympique

Narbonne - Usap, jour de derby

LES AUDOIS ONT ÉTÉ LES ACTEURS D’UN INCROYABLE RENVERSEME­NT DE SITUATION VENDREDI DERNIER FACE À SOYAUX-ANGOULÊME. VAINQUEURS AVEC LE BONUS D’UN MATCH TRÈS MAL ENGAGÉ, ONT-ILS ENFIN LANCÉ LEUR SAISON ? LE TEST PERPIGNANA­IS DOIT PERMETTRE DE LEVER LE VOIL

- Par David BOURNIQUEL

Qui sait ce qu’il serait advenu du groupe narbonnais s’il n’avait pas trouvé les ressources - insoupçonn­ées nécessaire­s à renverser le match de vendredi dernier ? flash-back : à la mi-temps de leur rencontre de la huitième journée les opposant à SoyauxAngo­ulême, les Narbonnais, avant-derniers de la poule, sont en perdition. Menés 22-8 sur leur pelouse, leur niveau rugbystiqu­e frôle le néant. La lumière demeure désespérém­ent éteinte dans tous les secteurs du jeu. Soyaux-Angoulême, bien en place, marche sur l’Aude avec une facilité déconcerta­nte. Il faut dire que les Narbonnais jouent de malchance. Quelques minutes avant le coup d’envoi, Neemia Tialata, censé commencer la rencontre au poste de pilier droit se faisaient porter pâle, touché au dos. Nicolas Chocou, une coupe de champagne à la main en loge apprenait qu’il devait remplacer le colosse all black au pied levé. La suite ? C’est Bernard Archila, président du RCNM, qui se souvient : « À la pause, j’étais dépité. J’étais envahi d’un sentiment d’impuissanc­e totale. Et puis… miracle. Je n’avais jamais vu un pareil retourneme­nt de situation depuis que je m’intéresse au rugby. Être menés de la sorte, avoir tous les vents contraires et renverser la vapeur au point de s’imposer avec le bonus offensif, c’est une situation inédite. Je prends avec plaisir cette victoire et ces cinq points, mais je n’oublie pas cette première mi-temps indigente… » Le discours de Christian Labit, à la mi-temps, a eu l’effet escompté : « J’ai oublié le jeu, détaille le technicien. J’ai parlé d’hommes, de volonté, d’état esprit, de combat. Visiblemen­t, le message est passé. » La situation était trop désespérée pour qu’il en soit autrement. Trois essais (de pénalité !) glanés par un pack retrouvé, un Nicolas Chocou stratosphé­rique à son entrée en jeu et, au final, une bouffée d’oxygène salvatrice au classement, qui laisse les Narbonnais à la quinzième place mais qui les laisse en vie dans la lutte avec Nevers et Soyaux, loin devant le voisin carcassonn­ais. Alors que s’est-il passé pour que l’équipe passe ainsi de l’ombre à la lumière ? Bernard Archila encore : « Je pense que les joueurs ont eu sincèremen­t peur au moment de commencer le match. La mauvaise pression sur leurs épaules était terrible. Ils ont su s’en libérer et, perdu pour perdu, ont jeté toute leur force dans la bataille… Le résultat fut… probant. »

UN DUEL DÉSÉQUILIB­RÉ

Cette belle victoire à peine digérée, le RCNM est face à un nouveau défi de taille. Entretenir la dynamique face à un des cadors du championna­t, une équipe qui marche sur l’eau, solidement ancrée dans le top 3. « A priori, ils ont plus de tout. Plus de moyens, plus de joueurs, plus de talent… Mais pour être franc, ce n’est vraiment pas ce qui me préoccupe. Je veux que les joueurs produisent un match complet, un match référence », pose Bernard Archila. « Au commenceme­nt de la saison, je voulais que l’équipe vise le haut du tableau. Je comprends bien que cela va être désormais difficile, même si le championna­t est encore longue. Désormais, je vise le rendement de l’équipe. Je veux que ce groupe exprime son plein potentiel le plus rapidement possible. Quand il y parviendra, les bons résultats ne seront pas loin. J’en suis persuadé. » Dès dimanche ?

 ?? Photo Philippe Leblanc ?? Les Narbonnais de Sébastien Rouet sont dans une situation difficile mais loin d’être désespérée. Ils ont encore les cartes en main pour s’en sortir.
Photo Philippe Leblanc Les Narbonnais de Sébastien Rouet sont dans une situation difficile mais loin d’être désespérée. Ils ont encore les cartes en main pour s’en sortir.

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