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RECRUTÉ POUR SON EXPÉRIENCE EUROPÉENNE, RYAN LAMB A PESÉ SUR LES DÉBATS AUX HARLEQUINS. LA ROCHELLE, C’EST AUSSI LE CHOIX DE LA DÉCOUVERTE POUR L’OUVREUR ANGLAIS
On n’a pas vraiment l’habitude d’aborder un joueur de rugby avec en tête une question sur un déménagement, il y a une quinzaine d’années de ça. Mais avec l’ouvreur britannique Ryan Lamb, on avoue que c’était tentant, après une anecdote de Patrice Collazo. Fin juillet, le manager rochelais avait en effet glissé que Ryan Lamb l’avait aidé dans un déménagement à Gloucester. « Ça me fait drôle, reconnaissait alors Patrice Collazo, parce qu’il n’a pas changé. Il avait démarré en première à Gloucester lorsque j’y étais. À Gloucester, son père était responsable des équipements de la première. À 15 ans, il était venu me déménager avec son père. » « Oui, c’est une histoire plutôt marrante, rebondit Ryan Lamb. J’avais en effet aidé Patrice à déménager un canapé dans une vieille maison, ça m’avait pris un peu de mon temps mais Patrice m’avait dédommagé pour cela. » À cette anecdote, s’y ajoute une autre, entre le manager rochelais et l’ouvreur, celle de la Challenge Cup, glanée ensemble en 2006. « J’en garde un bon souvenir mais maintenant Patrice, c’est mon boss », dit souriant Ryan Lamb, pour qui ça reste le seul trophée de sa carrière.
ENVIE D’AUTRES CHOSES
À 31 ans, l’ancien joueur de Gloucester mais aussi des London Irish, de Northampton, de Leicester, et de Worcester découvre le Top 14, en même temps qu’il renoue avec la Champions Cup, trois saisons après l’avoir joué avec Leicester. Il a signé pour deux saisons en Charente-Maritime où il est venu chercher un bol d’air frais. « Je me suis décidé assez tard en fin de saison dernière, en avril ou en mai, explique Lamb. J’avais quelques propositions de clubs anglais mais je sentais aussi que j’avais fait le tour de la question, en quelque sorte. Je voulais jouer en France, découvrir une autre façon de jouer, de m’entraîner. Cela faisait quelques années que j’y pensais. Quand je suis venu, j’ai vu les installations et Patrice et Xavier m’ont raconté le chemin parcouru ces dernières saisons par le club. C’est un voyage spécial pour moi, et je suis très heureux de le vivre. L’ambiance au stade est fantastique, c’est très bruyant avec tout ce monde. »
Blessé aux côtes contre Clermont en Top 14, début septembre, le natif de Gloucester a donc fait son retour contre les Harlequins, samedi 14 octobre, pour le premier match de La Rochelle en Champions Cup. C’était pour Lamb le 41e match dans cette compétition. En le recrutant, le staff maritime espérait trouver un élément susceptible de hisser les autres joueurs au niveau de la grande Coupe d’Europe. « Il a joué dans trois des plus grands clubs anglais, avec 40 matchs de Coupe d’Europe. Alors pour lui, les Harlequins, c’était un match comme les autres, souligne Patrice Collazo. C’est une plus-value car il connaît le championnat anglais, il connaît les joueurs contre qui il va jouer en Champions Cup. Il a beaucoup échangé avec Xavier (Garbajosa, N.D.L.R.). Mais c’est au groupe de le mettre dans de bonnes conditions. Avant de lui demander, c’est à nous de le faire. »
Même si « après cinq semaines sans match, il était physiquement dans le dur en deuxième mi-temps, mais comme les autres », fait encore remarquer Patrice Collazo, Ryan Lamb a inscrit 14 points pour La Rochelle et s’est montré décisif sur le quatrième et dernier essai avec une feinte de passe qui a envoyé Geoffrey Doumayrou à l’essai. « Il fait tiroir-caisse », selon la métaphore de son entraîneur. Après les Harlequins, c’est contre l’Ulster, dimanche, qu’il faudra continuer d’alimenter la cagnotte.