Midi Olympique

« On aura la réponse après l’Ulster »

DÉSORMAIS CONSULTANT POUR LA TÉLÉVISION, L’ANCIEN JOUEUR DE BOURGOIN ET BAYONNE A ASSISTÉ À LA VICTOIRE ROCHELAISE SUR LES HARLEQUINS AU STOOP STADIUM. IL NOUS LIVRE SON ANALYSE.

- Propos recueillis par Émilie DUDON emilie.dudon@midi-olympique.fr

Quelle impression vous a laissé la victoire rochelaise aux Harlequins ?

J’ai trouvé les Rochelais flamboyant­s. Réconforta­nts même, dans le sens où on voit trop peu d’équipes avec de telles velléités offensives aujourd’hui. Ils ont joué le coup à fond en restant fidèles à leur jeu, sans se poser de questions. Ils n’ont pas abordé cette compétitio­n en petits, malgré le fait que c’était une première, et j’ai trouvé ça fantastiqu­e. On dit souvent que tous les matchs se ressemblen­t et qu’on voit les mêmes systèmes de jeu dans toutes les équipes… S’il y a un club qui est au-dessous aujourd’hui à ce niveau, c’est La Rochelle.

Vous ont-ils étonné sachant qu’il s’agissait de leur premier match en Coupe d’Europe ?

Il y a une chose qu’il faut prendre en compte : ils ont affronté une équipe propre, dans un championna­t propre. On connaît déjà la force de frappe des Rochelais dans le Top 14 avec leur système de jeu basé sur la vitesse, alors quand ils rencontren­t une équipe qui ne se met pas à la faute vulgaireme­nt ou bêtement, c’est très favorable pour eux. Bien sûr qu’ils ont mis le curseur un peu plus haut, physiqueme­nt notamment, pour aborder ce match, mais je crois que les Harlequins ont largement favorisé la mise en place de leur jeu.

Plus globalemen­t, la Champions Cup n’est-elle pas une compétitio­n qui leur convient particuliè­rement bien ?

On aura la réponse après l’Ulster. Les Irlandais ont beaucoup de vitesse derrière mais également un système très massif devant. Ce sera une tout autre opposition, certaineme­nt plus compliquée. C’est là qu’on va voir si le Stade rochelais est taillé pour la Coupe d’Europe, et surtout pour le jeu de la Coupe d’Europe. Mon sentiment est qu’il l’est, avec son jeu basé sur la vitesse comme on le disait plus tôt, avec beaucoup d’engagement et de prise d’initiative­s.

Pour vous, le vrai test est donc pour ce dimanche ?

Clairement. Quand on regarde le passé récent des Harlequins, on ne peut pas dire que ce soit un grand d’Europe, mis à part la finale de Challenge il y a deux ans. L’Ulster, en revanche, joue la Champions cup tous les ans. Les Irlandais ont vaincu Toulouse et Clermont ces deux dernières années chez eux et on peut dire que c’est une référence sur la scène européenne. Alors on attend plus des Rochelais sur ce match.

Se sont-ils ouvert une voie royale pour les quarts de finale en s’imposant à Londres selon vous ?

Non parce que La Rochelle a probableme­nt joué l’équipe la plus faible de la poule la semaine dernière. Les Wasps ont réalisé une saison absolument extraordin­aire l’an dernier et l’Ulster a toujours embêté les équipes françaises. Il y a plus de densité dans cette équipe que chez les Harlequins. Du coup, je dirais qu’il était presque obligatoir­e d’aller gagner là-bas pour espérer une qualificat­ion. C’est facile de dire ça après mais c’est vrai compte tenu du niveau de cette poule. On en saura plus après la double confrontat­ion avec les Wasps en décembre. Mais c’est vrai qu’ils ont fait un démarrage un démarrage idéal. S’ils gagnaient ce week-end, ils deviendrai­ent une belle chance française dans cette Coupe d’Europe.

Vous parliez de la densité de l’Ulster, mais le Stade rochelais n’en manque pas, même si on met plus en avant son jeu derrière habituelle­ment.

C’est vrai. N’oublions pas que le premier essai inscrit aux Harlequins était consécutif à un ballon porté. Il ne faut pas tout confondre : le rugby est aussi une histoire de conquête et il faut avoir des ballons pour construire de tels mouvements. Ils ont des joueurs de très grande qualité, comme Eaton qui est capitaine de touche, Qovu qui amène toute sa puissance sur les ballons portés ou encore Atonio. Et je ne parle pas de Botia, ou de Sazy, qui n’étaient pas à Londres.

Sont-ils favoris de ce match selon vous ?

Oui. Et j’assume ! J’étais à la demi-finale de Challenge cup contre Gloucester la saison dernière et j’avais été hyper déçu des Rochelais parce qu’ils n’avaient pas joué leur propre jeu. Brock James avait beaucoup utilisé le jeu au pied, de déplacemen­t, de pression. Du coup, ils avaient moins porté le ballon et avaient joué à l’anglaise contre Gloucester, qui n’attendait que ça. Ce n’était pas leur vrai visage. On a vu samedi aux Harlequins que quand ils restent fidèles à leur jeu, ça passe. Donc s’ils gardent cette ambition dans le jeu contre l’Ulster, ça passera aussi à mon avis. J’en fais mon favori.

Le Stade rochelais a-t-il la capacité de jouer sur les deux tableaux dès cette première saison en Champions cup ?

À un moment ou à un autre, il y aura peut-être des répercussi­ons sur le championna­t mais le Stade rochelais possède un effectif assez extraordin­aire aujourd’hui. Beaucoup ont rigolé de certaines compositio­ns d’équipes, qui sortaient de l’ordinaire disons, mais le constat, c’est que les entraîneur­s peuvent s’appuyer sur de nombreux joueurs capables de couvrir plusieurs postes. C’est une vraie force. Ils ont l’effectif pour faire deux équipes de même niveau dans les deux compétitio­ns

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