ENFIN MAÎTRE DU TEMPS ?
AUTEURS DE VINGT MINUTES CATASTROPHIQUESEN DÉBUT DE DEUXIÈME MI-TEMPS CONTRE LES SCARLETS, LES TOULONNAIS QUI MENAIENT 18-0 À LA 23e MINUTE (!) SE SONT FINALEMENT IMPOSÉS DE JUSTESSE : 21-20. UN PROBLÈME DE RÉGULARITÉ, RÉCURRENT CETTE SAISON.
S’il est un mal récurent depuis le début de saison côté toulonnais c’est, sans discussion possible, le relâchement dont sont souvent coupables les joueurs de Fabien Galthié en deuxième partie de match. Et s’ils entrent bien et récitent régulièrement leur rugby lors des premières demi-heures, les joueurs du RCT peinent à gérer leurs avantages au score. Que ce soit à Clermont (où ils menaient au score jusqu’à la 40+3e), Montpellier (où ils encaissèrent 19 points dans le dernier quart d’heure), La Rochelle (où menant 21-6, ils s’imposeront 24-20 au bout du suspens), Bordeaux (où menant 18-3, ils finirent par s’incliner 30-27) ou dernièrement contre les Scarlets (où ils menaient 18-0 à la 23e et se sont imposés de justesse 21-20), les Toulonnais multiplient les trous d’airs et n’ont jusqu’alors pas réussi à proposer quatre-vingts minutes de même niveau. La meilleure illustration ? Depuis le début de saison, le RCT a encaissé 57 % (102 sur 179) de ses points entre les 30e et 60e minutes, et même 23,5 % (42 sur 179 !) entre les 50e et 60e minutes.
Preuve que s’ils commencent et terminent bien, les Toulonnais n’arrivent à enchaîner. Splendides en début et sérieux en fin de rencontre, comment les Varois peuvent-ils gagner en régularité ? « Quand on observe les matchs on s’aperçoit qu’on a une conquête déficiente à des moments clés. Tout simplement. Et c’est là qu’on encaisse les points et c’est ce qui a pu instaurer un certain doute au sein de l’équipe, analyse Fabrice Landreau. Contre les Scarlets, sur le coup d’envoi de la deuxième mi-temps, on commet un en-avant et on prend un essai dans la foulée. Ensuite on n’a pas un seul ballon propre en touche. Donc à aucun moment on ne peut remettre la main sur le ballon, réimposer notre jeu. Je pense que c’est l’une des explications. » Si l’on rajoute à ça les trop nombreuses infériorités numériques (huit jaunes reçus depuis le début de saison, dont sept
entre les 33e et 65e minutes, ce qui coïncide parfaitement avec les trous d’airs) et voilà un RCT qui peine à imposer son rugby quatre-vingts minutes durant. « Quand on cumule des infériorités numériques, des ballons qui ne sortent pas proprement, qu’on commet des en-avant, qu’on se fait sanctionner en mêlée… Ça impose un certain doute. Donc il se peut qu’on s’arrête de jouer à ces moments-là, car on veut conserver ce score. » Résultat ? Le collectif perd son jeu d’initiative, les joueurs ne se trouvent plus et le RCT en perd son rugby. C.Q.F.D.
« ON A TOUS ENVIE DE FAIRE QUATRE-VINGTS MINUTES PARFAITES »
Et s’ils ont su conserver leur avantage contre les Scarlets, les Toulonnais ne pourront pas se permettre d’avoir un nouveau trou d’air de la sorte contre Trévise. Car même s’ils demeurent les adversaires les moins consistants de cette poule 5, nul doute que les joueurs Italiens auront à coeur de s’offrir le RCT à domicile. Après
Llanelli, Mathieu Bastareaud, lucide, commentait : « Nous nous sommes rendus le match plus compliqué qu’il ne l’était. Cette entame de deuxième mi-temps nous met dans le dur. Je ne pense pas que ce soit un problème physique mais mental. Si on ne comprend pas qu’un match se joue sur quatre-vingts minutes… On ne peut pas se permettre d’avoir un trou d’air de vingt minutes. […] Maintenant ça veut dire qu’on a une marge de progression assez énorme. Aujourd’hui ça passe mais on ne peut pas continuer. » Un discours qui devrait amorcer un réveil dès ce week-end ? C’est en tout cas le souhait
de Juandre Kruger : « On a tous envie de faire quatre-vingts minutes parfaites, mais il y a toujours des pénalités, des en-avant, des blessures, des changements ou des cartons jaunes qui interviennent. On travaille la semaine pour s’améliorer. Ce sont les détails qui vont compter. Si on arrive à régler ça, on va réussir à enchaîner 80 minutes de haut niveau. On sait où nous devons nous améliorer et j’espère que c’est ce week-end que ça va payer. » Reste désormais à joindre les actes à la parole.