ATTENTION À LA MARGE
S’ILS ONT ENCORE SU DONNER LE COUP DE COLLIER NÉCESSAIRE POUR ASSURER LA VICTOIRE, LES ALPINS SE SONT DÉÇUS POUR LA PREMIÈRE FOIS AU NIVEAU DE L’ENGAGEMENT. RÉACTION ATTENDUE.
L’avantage, avec le FCG, c’est que les scénarios se suivent et se ressemblent, qui comportent assez de petites frayeurs et de points de bonus égarés pour tenir en haleine son public pendant 80 minutes. Au point d’en arriver à ce dôle de paradoxe qui fait à la fois de Grenoble le leader du Pro D2 et sa plus mauvaise défense à domicile… Alors oui, la victoire étant pour l’heure toujours au bout, l’indulgence est fatalement de mise. Le problème ? C’est que, pour la première fois de la saison, les Isérois avaient à redire quant à leur comportement. « On ne peut pas tirer la tronche à chaque fois que l’on gagne, estimait l’entraîneur des troisquarts Stéphane Glas. Mais si on veut demeurer en haut du classement, il faudra proposer autre chose en termes d’agressivité ces prochaines semaines, c’est une évidence. » Propos corroborés par David Mélé. « Est-ce qu’on s’est vus trop beaux après notre premier essai ? s’interrogeait le demi polyvalent. Le fait est que, par la suite, nous avons subi. Le BO en voulait plus que nous en première période, et c’était normal qu’ils tournent en tête à la mi-temps. Si on réalise une première mi-temps comme celle-là à Carcassonne ou à Perpignan, ce n’est même pas la peine d’y aller… »
LE CHOIX OSÉ DES PÉNALTOUCHES
L’étonnant, dans l’histoire ? C’est que, même après une première période manquée de la sorte, les Isérois sont une nouvelle fois parvenus à se remettre dans l’axe au sens propre comme au figuré, par l’intermédiaire de ballons porté audacieusement préférés par le capitaine Setephano à des pénalités que la prudence recommandait de tenter. « Ça n’avait pas marché à Nevers, ça a fonctionné cette fois-ci, savourait le flanker Antonin Berruyer. Ces choix ont cette fois été payants, parce que nous avons su faire l’effort tous ensemble. » « J’avais dit à notre capitaine que s’il souhaitait prendre les points, j’étais prêt, souriait le buteur David Mélé. Mais avec les avants, Stephen a convenu que c’était une meilleure idée d’aller en touche. Parfois cela fonctionne, parfois non. Moi, je suis là pour les écouter… Il faut rester ambitieux, c’est notre marque de fabrique. Mais peut-être à l’avenir faudra-t-il aussi se montrer pragmatique et effectuer des choix différents, en prenant les points. À Carcassonne, par exemple… »
Un exemple évidemment pas choisi au hasard. Parce qu’il s’agira du prochain adversaire du FCG, d’abord. Mais surtout parce qu’au vu de son classement, il s’agit typiquement du genre d’équipe face à laquelle le FCG pourrait commettre un nouveau péché d’orgueil, susceptible de s’avérer fatal. « Il y a peu d’équipes dans ce championnat qui parviennent à gagner avec autant de marge que nous, prolongeait Mélé. Quand les automatismes seront rodés, on se dit que nous avons un potentiel supérieur à certaines équipes. Mais le piège, ce serait justement de se reposer sur cette impression. » « De la marge, je vous le dis tout de suite, on n’en a pas, préférait éluder Stéphane Glas. Mais il faut qu’on fasse bien mieux, et vite. » Parce qu’on est de plus en plus convaincu que le pire adversaire du FCG, cette saison, ne sera personne d’autre que lui-même…