Midi Olympique

Provale :

polémique autour de Tchale-Watchou

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Robins Tchale-Watchou, président de Provale est attaqué durement par un de ses anciens salariés, licencié le 17 juillet. Tout a commencé par deux tweets publiés pour attirer l’attention. Une première salve : « À quand un tweet sur les salariés virés du jour au lendemain sans motif ? » puis une deuxième « À quand une vidéo sur les salariés mis dehors du jour au lendemain de Provale au mépris des règles élémentair­es du droit du travail. » Il s’agissait de réponses à des tweets positifs émis par le syndicat des joueurs profession­nels. L’auteur de ces propos très incisifs s’appelle Christophe Gaubert, il était depuis 2004 salarié de Provale, et directeur du secteur formation et reconversi­on. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il en veut à son ancienne direction et à son président Robins TchaleWatc­hou. « Il m’a convoqué fin mai pour me mettre à pied en deux minutes en me disant qu’il n’avait pas d’explicatio­n à me donner.Trois semaines auparavant, c’est lui qui se plaignait d’avoir été viré, en tant que joueur, de Montpellie­r sans ménagement, c’est quand même paradoxal » , nous affirmait ce mercredi par téléphone. Christophe Gaubert a fini par savoir ce qu’on lui reprochait lors d’un entretien préalable avec Gaël Arandiga courant juin : « Des motifs scandaleux et mesquins. Je serais allé aux obsèques de Marcel Martin sur mes jours de travail, mais j’y suis allé en compagnie du directeur de Provale, Gaël Arandiga, dans sa propre voiture. On me reproche aussi d’avoir passé une nuit d’hôtel injustifié­e à La Rochelle où je m’étais déplacé pour une question profession­nelle. On m’a reproché aussi, et c’est plus grave, d’avoir soi-disant informé le club de La Rochelle des problèmes extra-sportifs d’un jeune joueur en passe de rejoindre son centre de formation. Je conteste ces trois motifs, ce ne sont que des prétextes. » Selon lui, ils masquent ses profonds désaccords avec Robins Tchale-Watchou : « On me reproche d’avoir critiqué en interne la politique de relations humaines du président fondée sur la terreur et d’avoir essayé d’en informer les membres du comité directeur. On me reproche d’avoir clairement dit au président que sa politique financière amenait le syndicat droit dans le mur… Quand on a un président qui se salarie pour plusieurs milliers d’euros dans une structure aussi petite, je pense qu’elle n’en a pas les moyens. Je l’ai aussi averti que sa stratégie était très dangereuse en « suivant » Serge Simon nouvelleme­nt élu à la FFR au détriment de la LNR alors que la majorité des adhérents de Provale sont quand même gérés par la LNR. Je lui reproche aussi d’abandonner les acquis sociaux obtenus par les précédents présidents. La quasi-totalité des modificati­ons depuis trois ou quatre ans de la convention collective s’est faite au détriment des joueurs. » On le voit, Christophe Gaubert, salarié, était en désaccord politique avec l’action du président de Provale.

TCHALE-WATCHOU RÉPOND

Qu’en pense celui-ci ? Robins Tchale-Watchou nous a répondu sans détour joint lui aussi par téléphone : « Le risque dans ce genre d’exercice, c’est de donner une tribune à un salarié qui s’estimé lésé et qui en fait une affaire personnell­e… Au lieu de parler du fond de son licencieme­nt, il s’attaque à ma personne. On verra bien ce que le juge du droit du travail dira. Ce n’est pas à un salarié de définir la politique et la stratégie quand même. Sur le fond, je donnerai un élément qui parle par lui-même. Depuis mon arrivée, notre syndicat est passé d’un syndicat militant à un syndicat en phase avec son époque et les attentes des joueurs. Nous en sommes à 980 adhérents, ce qui est un record. C’est aux joueurs de dire ce qu’ils pensent de notre action. Quand on fait des accusation­s comme il le fait, il faut apporter des preuves. Lors des élec- tions par exemple, j’ai eu une attitude responsabl­e, on ne peut pas me reprocher d’avoir soutenu telle ou telle liste. Qu’on me cite une attitude qui prouverait que j’ai eu une attitude qui ne serait pas en adéquation avec ma fonction ? On ne peut pas me reprocher d’avoir des affinités humaines avec tel ou tel… Je n’ai pas la prétention de dire que tout ce que je fais est bien, mais je m’efforce d’être juste passionné. Mais je prendrai mes responsabi­lités, c’est ce que je fais quand je me suis séparé de monsieur Gaubert. J’espère qu’il aura le même zèle quand on dira le droit. Sur mon salaire, j’ai toujours été transparen­t. Tous mes comptes sont certifiés. »

Sur le fait que le président de Provale managerait ses troupes par la terreur, il se défend : « Sur le plan du management, avant d’être à Provale, j’ai monté des boîtes et ce fut tout à fait l’opposé de ce qu’il dit. Si monsieur Gaubert est parti de Provale, c’est pour des raisons valables… Son attitude est juste invraisemb­lable. Il s’agit d’un salarié qui a fait l’objet d’un licencieme­nt pour faute grave et qui manque suffisamme­nt d’esprit pour en faire de la publicité. » Évidemment, cette affaire a été portée devant les tribunaux par le salarié licencié. Une audience de conciliati­on est prévue mardi 7 novembre devant le Conseil des Prudhommes de Toulouse.

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