Midi Olympique

L’IMBROGLIO DES STADES

PARMI LES POINTS OÙ L’AFRIQUE DU SUD DEVANCE LA FRANCE, CELUI DES INFRASTRUC­TURES. L’OBJET DU PRINCIPAL COURROUX DU CAMP TRICOLORE.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Àla découverte du verdict de World Rugby, mardi un peu avant midi, le camp français s’est étranglé. S’il ne s’attendait pas à se trouver relégué à trois points de l’Afrique du Sud, c’est surtout sur le retard jugé sur la ligne « Tournament infrastruc­ture » (infrastruc­tures duTournoi) que s’est focalisée leur colère. Ce que Bernard Laporte retranscri­vait en ces termes, quelques heures plus tard, en conférence de presse : « nous sommes très surpris que l’Afrique du Sud nous devance sur le thème des infrastruc­tures. Si les Sud-Africains ont des stades plus beaux que le Stade de France, Lille ou Lyon, ils ont dû construire sans nous le dire… Ou alors, il y a très longtemps que nous n’avons pas été en Afrique du Sud. Je vous rappelle que cinq de nos stades sont neufs. »

De leur côté, les Sud-Africains bénéficien­t également d’un événement footballis­tique récent (la Coupe du monde 2010) pour présenter un panel de stades ultramoder­nes. Parmi les huit enceintes sélectionn­ées par les hommes de la Saru (fédération sud-africaine de rugby), cinq ont été spécialeme­nt construite­s à cette occasion et datent, donc, de moins de 10 ans.Le camp français ne peut d’ailleurs pas totalement l’ignorer quand, en juin dernier, les Barbarians français avaient foulé la pelouse de clinquant Moses Mabhida stadium de Durban.

Ces infrastruc­tures mettent la candidatur­e sud-africaine à égalité avec le dossier bleu. Mais la bataille de la modernité et de la capacité d’accueil, sur laquelle les écarts ne sont pas nets, ne sont en fait pas le point d’achoppemen­t.

En fouillant le rapport rendu par les ca- binets d’audit à World Rugby, débouchant sur la désignatio­n de l’Afrique du Sud pour la recommanda­tion, on constate que les reproches faits aux Français sont ailleurs. Leur disponibil­ité limitée, déjà, quand plusieurs des stades français continuero­nt d’accueillir des rencontres de Ligue 1 de football pendant la Coupe du monde. « C’est un faux problème, nous avons l’engagement signé des municipali­tés de la mise à dispositio­n nécessaire des stades, pour la bonne organisati­on des matchs », rétorque-t-on côté français. Une forme d’incertitud­e tout de même retenue par les cabinets d’audit, quand les stades sud-africains seront pleinement disponible­s.

TAILLE DES TERRAINS ET DISPONIBIL­ITÉ

La taille des terrains poserait également problème, « pour le confort des joueurs et l’organisati­on des retransmis­sions télévisuel­les. » Là encore, le camp français enrage. « On nous a retoqués le Stadium de Toulouse pour un manque de 5 cm, dans une bande de 5 mètres accordée aux joueurs. Pourtant, la municipali­té s’est engagée par écrit à faire les travaux nécessaire­s ! » Dans les deux cas, les engagement­s municipaux sont toutefois suspendus à la validation, par vote, du conseil municipal. Des annotation­s, logiques en démocratie mais qui laissent une incertitud­e et dont l’évocation dans leur dossier a coûté cher aux Français.

Cette accumulati­on de détails a conduit World Rugby à infliger un retard de 1,75 points, sur la ligne « Infrastruc­tures du Tournoi » à la France sur l’Afrique du Sud. Un poste sur lequel les Français comptent bien combler leur retard. En commençant par batailler, en interne de World Rugby, sur leur notation qu’ils jugent sousestimé­e.

 ?? Photo Icon Sport ?? Le Moses Mabhida Stadium de Durban accueillai­t le 16 juin dernier la rencontre Afrique du Sud - Barbarians français.
Photo Icon Sport Le Moses Mabhida Stadium de Durban accueillai­t le 16 juin dernier la rencontre Afrique du Sud - Barbarians français.

Newspapers in French

Newspapers from France