L’HEURE DE VÉRITÉ
EN DIFFICULTÉ DANS SES FINS DE MATCH, L’ÉQUIPE DE L’AIN DOIT TROUVER DES SOLUTIONS POUR STOPPER UNE SÉRIE DE CINQ DÉFAITES CONSÉCUTIVES EN CHAMPIONNAT
Quand il entraînait Oyonnax, Christophe Urios avait pour habitude de faire remarquer « plus les séries se prolongent et plus elles se rapprochent de leur fin » . Son discours n’a pas changé au moment de retrouver Mathon dans un match qui, s’il s’annonce important pour son équipe de Castres, pourrait marquer un tournant dans la saison oyonnaxienne qui pour l’heure ne reste ponctuée que d’une seule et unique victoire.
L’heure de vérité risque de sonner pour l’équipe de l’Ain au regard des enjeux de la confrontation et de la nécessité de faire tourner le compteur qui n’affiche toujours qu’un seul chiffre, mais aussi en référence une constante récurrente dans le déroulement des matchs livrés par l’USO. Une statistique est révélatrice de la nature des difficultés rencontrées par la formation du Haut-Bugey : sur les trente deux essais encaissés en huit journées par Oyonnax, seize, soit la moitié très exactement, ont été inscrits dans la dernière demi-heure de jeu alors qu’au-delà de la cinquantième minute Oyonnax n’a franchi que trois fois la ligne adverse pour huit essais marqués.
TENIR LE RYTHME
Le dernier match livré à Lyon a été tout particulièrement révélateur de ce défaut avec cinq essais encaissés dans la dernière demi-heure. « Physiquement nous levons un peu le pied et mentalement cela suit un peu moins » reconnaît le pilier Tommy Raynaud sans chercher à limiter l’explication aux seuls aspects physiques « il nous manque un peu de tout. On est bien, on est dans le match, et puis on se relâche. Le groupe est en construction. Il y a encore beaucoup de détails à régler » .
Le problème est que les exigences de la compétition ne permet- tent pas de laisser du temps au temps.Avant le déplacement au Lou,Adrien Buononato évoquait à la fois l’expérience et la confiance sur lesquelles le leader peut s’appuyer et qui sans doute font encore défaut à l’USO. Mais la comparaison dressée par le directeur sportif du club de l’Ain mérite d’être nuancée alors que son groupe pourrait légitimement puiser un peu de confiance dans le comportement affiché durant cinquante minutes à Lyon. « Nous pouvons nous appuyer sur ce qui a été fait durant la première partie du match. Nous avons trente minutes sur lesquelles nous pouvons travailler » soulignait-il après la défaite de son équipe à Lyon en n’hésitant d’ailleurs pas à reconnaître que le final compliqué vécu après cette fameuse heure de jeu pouvait lui aussi être retenu comme base de travail. C’est ce qui a été fait durant la semaine, avec application, pour à nouveau régler des détails, à nouveau apporter des ajustements… et à nouveau rappeler cette nécessité qui s’impose à un groupe désormais resserré de ne pas s’écarter du cadre de jeu qui lui est fixé. Pour passer l’heure de vérité, Oyonnax aura besoin de cette rigueur individuel et de cet engagement collectif. L’objectif est clairement ciblé « s’accrocher à la douzième place » . La volonté de passer ce cap est elle aussi sans ambiguïté, comme le souligne Tommy Raynaud « nous avons confiance et c’est à nous d’agir ».