UN PIGISTE HEUREUX
DÉCIMÉ PAR DE NOMBREUSES BLESSURES, LE LOU DOIT TROUVER DES SOLUTIONS POUR COMBLER LES ABSENCES. EN TROISIÈME LIGNE, VIRGILE BRUNI, FORMÉ EN HUIT, ASSURE LA PIGE EN L’ABSENCE DE CARL FEARNS ET TAÏASINA TUIFUA.
Samedi dernier, Virgile Bruni est revenu à ses premiers amours. En l’absence de l’Anglais, Carl Fearns, et du Samoan,Taïasina Tuifua, le gamin du Mourillon, où il a joué de quinze ans à seize ans, a débuté avec le numéro huit dans le dos contre Oyonnax. À quinze ans, il avait commencé à ce poste avant d’être placé en deuxième ligne, puis sur l’aile de la troisième ligne. Pour son premier match en professionnel, à Toulouse le 29 septembre 2012, il était titularisé au poste de troisième ligne centre.
« J’ai glissé à l’aile parce que le type de jeu demandait d’avoir des huit costauds, plus solides, souffle-t-il. Ensuite, j’ai fait quelques piges en huit lorsque cela tournait sur des matchs. »
Le staff s’est naturellement tourné vers lui pour combler les absences. Après avoir remplacé Carl Fearns au pied levé à Agen, l’ancien Toulonnais a eu le temps de se préparer lors de la coupure européenne. Titularisé lors du déplacement à Cardiff, il fit également une bonne entrée contre Sale à Gerland, se signalant notamment par une longue course après un départ côté fermé derrière une mêlée. Ce qu’il affectionne plus particulièrement, lui qui a besoin d’espace et de vitesse pour s’épanouir ballon en main. « J’essaie de pallier mon manque de puissance par ma vitesse. Je ne suis pas vieux mais je vais quand même moins vite qu’à vingt-trois ou vingt-quatre ans. Alors je cherche des espaces pour trouver des solutions, pour faire jouer. » Le manque d’automatismes lui joue encore des tours. Contre Oyonnax, il s’est fait prendre une fois en première mi-temps, à cause d’un mauvais choix. « Je me suis mal préparé à l’impact. Je voulais faire une passe, le mec n’est pas venu. Je voulais juste arrêter le défenseur. Je n’avais pas de vitesse… Je vais essayer de corriger ce genre d’erreurs ce week-end. »
BESOIN DE CONFIANCE
Longtemps blessé la saison dernière, après un choc à la tête, en délicatesse avec ses ischio-jambiers en début de saison,Virgile Bruni veut profiter de ce repositionnement provisoire pour se faire plaisir et prendre de la confiance, après plusieurs périodes d’inactivité. « Je marche un peu à l’affectif, je ne sais pas si c’est bon, mais c’est comme ça, rappelle-t-il. Sébastien Bruno et Pierre Mignoni me font confiance et c’est important pour moi. Ils avaient le choix et je suis heureux qu’ils m’aient choisi pour dépanner. J’ai besoin de confiance pour être bon sur le terrain. Et je me sens bien physiquement. Le fait d’enchaîner les matchs me permet de retrouver une forme optimale. »
Et il ne ménage pas ses efforts, comme en témoigne le rab effectué mardi matin, après la séance collective. Il enchaîna les sprints sous le regard d’un préparateur physique. Il faut dire que, leader ou pas, le Lou et Virgile Bruni craignent comme la peste cette équipe de La Rochelle, devenue en peu de temps une référence dans le championnat de France. « C’est une équipe énorme, reconnaît le troisième ligne. Nous avons eu un calendrier favorable et su allé chercher des victoires à l’extérieur. Mais nous devons assumer notre statut, bien nous préparer pour faire le meilleur match possible et conserver notre place de leader. »