L’ASCENSION DE PÉLISSIÉ
L’ANCIEN AURILLACOIS EST L’UN DES GRANDS GAGNANTS DU DÉBUT DE SAISON DES GIRONDINS.
Il n’y a aucun doute là-dessus,Adrien Pélissié, est le grand gagnant de ce début de championnat bordelais. Sa sélection avec les Barbarians pour affronter les Maoris suffira à convaincre les derniers sceptiques. « C’est ma toute première sélection. Jamais je n’avais connu cet honneur. À 18 ans, je jouais en Fédérale 3… » Ses performances ont validé la stratégie de recrutement de Laurent Marti, persuadé que le Pro D2 abrite pas mal de talents méconnus.Le talonneur qui jouait depuis quatre ans à Aurillac a débuté la saison par une titularisation face à Clermont puisque Clément Maynadier était empêché par son statut d’international. Pour son premier match deTop 14, il a quand même contribué à faire tomber le champion, le genre de souvenir qui ne s’effacera pas. Plus récemment, on l’a vu faire une entrée tonitruante contre Toulon, il mit deux gros plaquages qui, selon la rumeur, ont beaucoup plu à Yannick Bru qui supervisait le match.
FORGÉ À LA FERME FAMILIALE
« J’avais très peur de ne pas être au niveau en arrivant ici. Alors j’ai énormément travaillé tout seul durant l’intersaison avec des programmes fournis par Ludovic Loustau. En plus, je donnais un coup de main à la ferme familiale pour les foins, la traite, l’irrigation du maïs, avant d’aller courir le soir. Je voulais perdre du poids. » Adrien continue la tradition des rugbymen-fermiers. Son frère, son père et son oncle élèvent des brebis et des vaches à Septfonds dans le Tarn-et-Garonne. Ce qui explique qu’il ait commencé le rugby à Caussade avant de rallier les Reichel de Montauban pour une saison puis le centre de formation de Castres pendant trois ans : « Mais je n’ai jamais pu trouver ma place chez les professionnels… » . Une expérience forcément amère qui l’a conduit à prendre le chemin d’Aurillac où les débuts n’ont pas été faciles non plus. « Oui, j’ai eu des moments difficiles. Jeremy Davidson m’a tout de suite mis au pli. Je me suis remis en question, j’ai travaillé à fond mes lancers… ». Et puis, au fil du temps, il est monté dans la hiérarchie au point d’être contacté dès l’automne 2016 par l’UBB. « Avant que Jeremy Davidson ne signe ici, ma venue n’est pas liée à la sienne. » Son dynamisme lui a fait franchir ses dernières limites. Il a découvert dans l’élite de nouvelles mêlées, « avec moins de roublardise et de triche, mais plus de force brute. » Avec les absences de Clément Maynadier retenu avec le Bleus, on devrait donc examiner souvent les qualités qui ont amené Adrien à ce niveau : la vitesse et le dynamisme à notre sens. « Je n‘avais joué dans un stade aussi grand que le Matmut Atlantique… » À 27 ans, il n’a plus de temps à perdre. Quand il aura tout donné, il reviendra à l’exploitation de Septfonds perpétuer la tradition familiale dans une atmosphère de labeur : « Être rugbyman professionnel, c’est la belle vie… » .