CONJURER LE MAUVAIS SORT
LES HAUT-GARONNAIS RÊVENT D’UNE GRANDE PREMIÈRE QUI CONSOLIDERAIT LEUR PLACE DANS LE SILLAGE DU LEADER GRENOBLOIS.
Aurillac, Dax, Montde-Marsan, Narbonne, Massy (à Bondoufle, plus précisément), Perpignan, Montauban… En ce dernier mardi d’octobre, tandis que la séance d’entraînement bat son plein, les « anciens » présents aux abords immédiats du terrain annexe du stade Michel-Bendichou ont énuméré la liste des endroits que la Colombe a survolé avec bonheur. Pro D2 ou élite,histoire récente ou un peu moins.Or,il se trouve que l’enceinte d’Aguilera fait partie de cette catégorie de bastions que d’aucuns compareront volontiers aux fameuses « forteresses inexpugnables ».Pas la moindre trace en effet dans les archives d’un succès, aussi étriqué soit-il, non loin du célébrissime rocher de la vierge.
Bien évidemment, aucune de ces malédictions dont les amateurs de sensations fortes se délectent, mais des interrogations légitimes tant les visiteurs n’ont pas toujours déplié, loin s’en faut, le même plan de match lors de leurs périples sur la Côte basque. « C’est vrai, on n’y arrive pas. Non pas que le Biarritz olympique nous soit largement supérieur sur l’ensemble d’une saison comme nous l’avions prouvé en 2015-2016 en les devançant au classement, mais lors de ce rendez-vous annuel bien précis, si », reconnaît Sébastien Inigo,l’ancien Bayonnais que l’on pourra considérer,ce soir,comme le régional de l’étape.
Des propos corroborés par un autre pensionnaire parmi les plus expérimentés de l’effectif, Anthony Roux : « Le gazon maudit, je n’y crois pas du tout. En revanche, l’opposition fournie par une belle équipe biarrote, ça, oui, certainement. De plus, le calendrier nous a souvent amenés à l’affronter à des moments peu propices. » L’hiver ou ses prémices, nous y voilà à en croire Cédric Coll : « J’ai le souvenir d’un match disputé sous la pluie, et avec un vent assez violent pour contrarier notre jeu en mouvement. Le pack de Biarritz en avait profité pour faire parler sa densité physique. »
DANS LE SENS DE LA MARCHE
Reste que le formidable succès du dernier week-end en date est quand même en mesure de changer la donne si l’on considère qu’un petit complexe tendrait à s’insinuer de façon plus ou moins pernicieuse dans les têtes. Pourtant, Anthony Roux n’est pas franchement de cet avis. « De même que nous n’étions pas les plus nuls du monde après la réception de Nevers, nous ne sommes pas les meilleurs parce que nous avons battu Montauban », explique le pilier fidèle à sa réputation toute de pragmatisme. De son côté, ou, plutôt, à l’autre bout de la ligne, Cédric Coll évoque, « non pas un déclic mais une base de travail qui remet toute l’équipe dans le sens de la marche ». Olivier Baragnon, sans que cela ne constitue une surprise, ne passe aucunement d’un extrême à l’autre alors que la formation qu’il pilote aux côtés de Marc Dantin et Julien Sarraute a soufflé le chaud et le froid à huit jours d’intervalle : « C’est comme la chute d’un coureur cycliste, cela arrive, même aux spécialistes des descentes. Nous n’avions pas une terrible pression sur nos épaules en recevant Montauban juste après avoir perdu contre Nevers. » Le mot de la fin reviendra à Alain Carré, le président de retour d’un séjour aux États-Unis : « Le mieux, c’est de ne penser qu’à ce match à Biarritz et non pas au prochain que nous disputerons à domicile. »