« On est très embêté »
JEAN-FRANÇOIS FONTENEAU - PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DU SUALG SON DÉSACCORD SUR TWITTER AVEC ALAIN TINGAUD À PROPOS DES DIFFICULTÉS D’AGEN A FAIT PARLER EN DÉBUT DE SEMAINE. IL RÉPOND À NOS QUESTIONS.
Sur Twitter lundi, vous avez écrit : « Nous avons deux joueurs capables de breaker. Ce n’est pas suffisant ». Que comptezvous faire, en tant que président, pour y remédier ?
Le constat aujourd’hui, c’est qu’Agen est un peu en dessous de certaines équipes et très en dessous de certaines autres. C’est normal d’ailleurs et il n’y a pas de frustration par rapport à cela. Notre équipe évolue bien et notre modèle économique est basé sur des jeunes joueurs, qui sont en train de progresser. Le problème, c’est qu’il faut progresser plus vite. On n’a pas les meilleurs joueurs du championnat, ce n’est pas un secret, et si c’était le cas, ils ne seraient plus chez nous de toute façon. Mais on est lancé dans une course contre la montre, on le sait bien, et même si on s’améliore, même si on est capable de proposer du jeu, on est en retard. Alors il faut amener du sang neuf pour progresser.
Concrètement, que cela signifie-t-il ?
Nous avons droit à des jokers et sommes dans une réflexion par rapport à ça. Les coaches et l’encadrement font du très bon boulot, l’état d’esprit du groupe est irréprochable mais nous avons seulement deux ou trois joueurs capables de breaker. Si on va chercher un ou deux impacts players supplémentaires, ça devrait aller mieux. Notre effectif n’est pas pléthorique et cela a des conséquences. En plus, nous jouons de malchance. Nos deux piliers gauches titulaires sont suspendus, Akapusi Qera, qui est un excellent joueur, est fragilisé par une blessure à un genou et n’est pas à son meilleur niveau. Il ne nous apporte pas tout à fait ce qu’on voudrait pour l’instant. À Castres par exemple, il n’a pas amené ce qu’il aurait dû au petit Abadie, qui nous a fait une super rentrée et a permis d’inscrire deux essais en accélérant le jeu mais qui n’a pas bien géré la fin de match sous la pression. Il faut une phase d’adaptation pour les recrues mais nous sommes dans l’urgence.
Quels postes recherchez-vous ?
Sincèrement, on est très embêté parce qu’on a du mal à cibler le poste sur lequel investir. Avec Mauricio Reggiardo, on cogite pas mal là-dessus. Nous cherchions un droitier et un joueur polyvalent derrière. Mais il serait peut-être bon de faire venir un numéro 8. Compte tenu des blessures de Murday, Cedaro et De Marco, on se demande maintenant s’il ne serait pas intéressant d’aller chercher un deuxième ligne aussi… Notre objectif est d’aller chercher des gens qui amèneront une vraie plus-value. Si ce n’est pas le cas, on ne prendra personne. Il faudra les trouver avant la fin de l’année mais ce n’est pas simple car le marché est à l’étranger en ce moment.
Agen serait prêt à consentir de gros efforts financiers pour faire venir des pointures. C’est vrai ?
Je travaille en ce sens. On peut aller vers un ou deux gros coups.
Avez-vous des regrets quant au recrutement effectué à l’intersaison ?
Vraiment pas dans le sens où nous avons fait avec nos moyens (le budget est environ de 14 millions d’euros). Les moyens ne sont pas tout mais ils sont un atout très important. Le maintien est la clé de la pérennité pour nous. Si on reste en Top 14, on aura la possibilité, économiquement, de développer certaines choses.
Votre échange public avec Alain Tingaud sur Twitter a surpris. Qu’en dites-vous ?
Je protège un peu les joueurs et le staff, c’est normal. Le constat, ce n’est pas de dire que les joueurs font des fautes professionnelles et ne s’investissent pas. Je pense vraiment que ce n’est pas le cas. Il y a juste eu quelques erreurs très préjudiciables à ce niveau. Mais je voulais réagir publiquement car il faut faire attention à ne pas tirer sur l’ambulance. On s’en est expliqué avec Alain Tingaud, avec qui j’ai de très bonnes relations. Après, j’ai mes opinions et je suis libre de dire ce que je pense, comme lui l’est aussi. Exposer ça sur la place publique n’est pas toujours très bon mais cela permet de remettre l’église au centre du village, disons.