CHOIX PAYANT
ARRIVÉ À L’INTERSAISON SUR LA CÔTE BASQUE, LE JEUNE JOUEUR A FAIT LE CHOIX DU PRO D2, EN QUÊTE DE TEMPS DE JEU. HUIT TITULARISATIONS SUR LES NEUF PREMIÈRES JOURNÉES, LES DÉBUTS SONT CONVAINCANTS.
Ils s’appellent Yoann Huget, Maxime Machenaud ou Loann Goujon. Ils ont tous un point commun : le Pro D2 leur a servi de tremplin et ils côtoient désormais le plus haut niveau. À l’heure où la formation française et l’équipe de France sont au coeur des débats, des joueurs, comme Thomas Ramos l’an dernier, n’ont pas hésité à venir chercher du temps de jeu dans l’antichambre du Top 14, pour mieux repartir. Ce choix, Lucas de Coninck l’a fait cet été en traversant les 550 kilomètres séparant Montpellier de Biarritz. « J’ai 21 ans, j’avais envie de jouer ! Au MHR, il y a une grosse concurrence au poste, c’était difficile. Avec JeanPhilippe Lacoste, le directeur du centre de formation de Montpellier, on a cherché comment on pouvait faire. Il connaissait bien Mathieu Rourre, qui s’occupe de celui de Biarritz. Le BO, ça me disait bien. Il y avait beaucoup de jeunes qui y jouaient l’an dernier, comme Arrate, Roumat, donc on est tombés sur l’accord de ce prêt de deux ans », explique le garçon formé au Rugby Club de Jacou. « Entre 19 et 24 ans, je pense que cette division est tout à fait adéquate pour de jeunes espoirs ambitieux qui se donnent les moyens de travailler. Ça prépare de plus en plus
les gamins à aller vers le Top 14 », juge Mathieu Roure. Arrivé sur la pointe des pieds alors qu’il n’avait aucun match professionnel à son actif, Lucas De Coninck en compte désormais neuf. Dont huit en tant que titulaire, rien que ça, ce qui fait de lui le deuxième avant le plus utilisé derrière Bertrand
Guiry. « Si on m’avait dit ça au mois de juin dernier, je n’y aurais pas cru. J’aurais dit : « Arrête de dire n’importe quoi » »,
sourit De Coninck. « On ne peut être que satisfait de ces débuts. Après, la saison est encore longue, mais ses besoins ont décuplé sa motivation. Il a pu répondre aux attentes du staff. En plus, ce garçon a la tête sur les épaules, il est sur un double projet (il suit une Licence 3 Pro Mention Gestion et Développement des Organisations des Services Sportifs et de Loisirs). Il est vraiment dans une démarche complète », savoure le directeur du centre de formation biarrot.
ENTRE PUISSANCE ET MOBILITÉ
À un poste où les Iliens Felipe Manu ou Nemia Soqeta sont souvent utilisés pour leur puissance dévastatrice, le garçon, passé par le pôle espoirs de Béziers, se veut un peu plus mobile que ses aînés. Il n’est pas rare de le voir en bout de ligne pour venir disputer les ballons, à l’image de son essai àVannes fin septembre. Un profil qui colle au plan de jeu des Basques cette saison et à ses goûts personnels : « J’aime bien courir partout. Il y a pas mal de mouvement, de volume de jeu dans le style imposé par le BO. » Une mobilité intéressante qui vient compléter la dimension physique du joueur d’1,94 m pour 110 kg. « Physiquement, il est dur. C’est un jeune, mais il est assez costaud. Il apporte pas mal de puissance en portant le ballon. C’est très intéressant. C’est un troisième ligne qui est très actif sur le terrain et qui applique vraiment parfaitement toutes les consignes. Il fait très peu de fautes », ajoute Jack Isaac. Laissé au repos la semaine dernière, il espère faire partie de l’équipe vendredi soir face à Colomiers. Un club où était prêté l’an dernier un certain Martin Dervergie en provenance de… Montpellier. Mais surtout, un choc face au dau
phin du championnat. Un rendez-vous que la « bonne surprise » (Isaac, N.D.L.R.) attend avec impatience : « Participer à ce match serait, pour moi, un deuxième grand choc à Aguilera, après Mont-de-Marsan lors de la 1re journée. Ça serait chouette, ça serait vraiment bien.