Midi Olympique

S’ENVOLER, POUR VOIR PLUS LOIN

AFFICHER UN TAUX DE RÉUSSITE DE 100% EN CONQUÊTE AÉRIENNE FACE À LA MEILLEURE ÉQUIPE DU MONDE, C’EST BIEN. SAVOIR UTILISER EN SUIVANT CES BALLONS-LÀ, C’EST ENCORE MIEUX. ET C’EST CE À QUOI LES FRANÇAIS VONT DEVOIR S’ATTACHER POUR BATTRE L’AFRIQUE DU SUD.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Les chiffres sont parfois sournois. À la lecture pure et simple de la fiche de statistiqu­e du XV de France samedi soir face à la Nouvelle-Zélande, on aurait pu pousser un très bruyant « cocorico ». Douze sur douze ballons gagnés dans la conquête aérienne. Un 100 % de réussite sur les lancers de Guilhem Guirado et Clément Maynadier face à la meilleure équipe de monde mérite un satisfecit. Mieux encore, Judicaël Concoriet s’est offert le luxe, en fin de rencontre, de chiper deux ballons sur lancer kiwi. Pas mal pour un débutant et un joueur que l’on qualifie de « peu aérien ». « Ça signifie tout de même que notre plan de touche était le bon, se réjouit Yannick Bru, l’entraîneur des avants tricolores. Malheureus­ement, on a perdu nos deux premiers lancers à la retombée. » C’est là que le bat blesse. Les joueurs de Guy Novès n’ont que trop rarement, pour ne pas dire jamais, pu lancer le jeu malgré tous ces ballons conquis dans les airs. Bru ajoute : « cela nous a handicapés pour prendre confiance pour la suite de la rencontre. » Doux euphémisme.

Évidemment, c’est dans ce secteur de jeu que Yannick Bru et ses joueurs vont devoir rectifier la mire s’ils ne souhaitent ne pas connaître le même sort demain face aux Sud-Africains. En juin dernier, les Boks avaient créé les pires misères à l’alignement français. D’abord, dans les airs. Ensuite, au sol. Surtout, l’Afrique du Sud s’était montrée efficace et innovante sur ses combinaiso­ns. Flash back. Lors du troisième test-match de la tournée, les Springboks ont inscrit leur deuxième essai de la rencontre (42e) sur un ballon porté grâce à Etzebeth, après un ballon capté en début d’alignement par... le trois-quarts centre Serfontein ! Une combinaiso­n atypique qui avait complèteme­nt déboussolé les « Frenchies ».

DÉCHETS TECHNIQUES À CORRIGER

Bref, le temps de préparatio­n, match de mardi soir à Lyon oblige, est court, mais il est précieux pour trouver des solutions. Samedi dernier, trop souvent, la défense néo-zélandaise a réussi à contrarier les plans français. Les raisons ? D’abord, il y a évidemment la défense kiwi très efficace au sol. À peine le sauteur avait-il reposé les pieds sur la pelouse grasse du Stade de France que la pression se faisait intense, oppressant­e. Les Blacks ont souvent cherché à casser les liaisons. Avec un franc succès. Ensuite, les Bleus ont aussi souffert d’un manque de précision et d’un trop grand déchet technique. Un exemple ? Malheureus­ement, ils sont légions. Peu après l’heure de jeu (66e), Jedraziak hérite d’un bon ballon en milieu d’alignement, le ballon porté en suivant est mis au sol dans la règle et Picamoles commet un en-avant en voulant relancer le jeu.

Toutefois, l’alignement français a puisé dans ses ressources pour contourner la défense adverse. Elle aussi a fait preuve d’imaginatio­n, à défaut d’être précise dans la réalisatio­n. Pour mieux contourner la pression néo-zélandaise à la retombée du ballon, les Bleus ont eu cette bonne combinaiso­n à la 71e minute dans les 22 mètres adverses. Gourdon à la réception dans les airs qui dévie (mains à mains) à la retombée sur Vahaamahin­a pour laisser croire à une structurat­ion de ballon porté quasiment au delà de la ligne des quinze mètres, l’idée est excellente. Antoine Dupont envoie alors Damian Penaud attaquer en première intention. Las, sur le ruck suivant, Raphaël Chaume laisse le ballon lui échapper des mains... C’est évidemment cet incalculab­le déchet technique qui pèse lourd à l’heure du décompte final. Sans un surcroît de rigueur et de précision, les statistiqu­es auront peut-être encore une fois fière allure, mais le résultat sera encore une fois probableme­nt décevant.

 ?? Photo Midi olympique - Patrick Derewiany ?? La lutte des airs sera déterminan­te sur la qualité des lancements de jeu. Face aux Blacks, Ici Paul Gabrillagu­es, si les Bleus ont remporté leurs lancers, c’est une fois retombés au sol que la machine s’est enrayée.
Photo Midi olympique - Patrick Derewiany La lutte des airs sera déterminan­te sur la qualité des lancements de jeu. Face aux Blacks, Ici Paul Gabrillagu­es, si les Bleus ont remporté leurs lancers, c’est une fois retombés au sol que la machine s’est enrayée.

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