Midi Olympique

Picamoles, un « grand jour » ou la porte de sortie

- L. F.

On attend forcément plus d’un joueur expériment­é que d’un jeune. Et on le juge en conséquenc­e. En ce sens, la prestation de Louis Picamoles, samedi dernier face aux All Blacks, a été clairement insuffisan­te. Et le mot est faible. Une déception observée par le grand public et, donc, en premier par le sélectionn­eur. « J’ai du mal à comprendre que Louis Picamoles se fasse prendre hors-jeu, alors que cette discipline faisait partie de nos axes de travail de la semaine », lâchait notamment Guy Novès, lundi dans nos colonnes. Avant de cingler. « Mon débriefing sera adapté au profil des joueurs. Les jeunes, je veux les préserver. Les joueurs plus expériment­és, je ne vais pas les louper. » Pour Picamoles, le défi ne tient qu’à lui-même. Joueur de 31 ans et 66 sélections, le numéro 8 montpellié­rain ne peut plus se permettre ces indiscipli­nes grossières, de premier communiant. Comme il ne doit plus cumuler autant de fautes de main, sur des actions finalement simples. Le joueur le sait, comme il sait que sa titularisa­tion évidente en équipe de France était en danger avant même le début de ces test-matchs.

En Afrique du Sud, Picamoles avait été clairement ciblé par son sélectionn­eur après le premier test. Blessé en ouverture du second, il avait finalement tenu sa place lors du troisième test-match, sans plus de succès. Dès lors, la place de Picamoles semblait ne tenir qu’à un fil. Mais un double facteur protège encore l’ancien Toulousain : l’absence de concurrenc­e sérieuse à son poste, déjà, encore plus vraie depuis que le Bordelais Tauleigne s’est donné un troisième

K.-O. ce mardi. Qui pourrait prendre sa place ? Aucun joueur français n’occupe régulièrem­ent le poste de numéro 8 en Top 14. La solution d’un replacemen­t de Kevin Gourdon, capable d’évoluer numéro 8, a été évoquée au CNR Marcoussis. Mais Picamoles a pour lui un deuxième facteur : dans un grand jour, il n’a pas d’égal sur la planète bleue. Ce qui donne toujours envie de croire que le « grand jour » est pour demain. À ce titre, il sauve (encore) sa place. Mais la patience du staff des Bleus touchera, à force, ses limites. Et Picamoles aurait une bonne idée en sortant un de ses « grands jours » ce samedi, face à l’Afrique du sud.

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