Midi Olympique

« J’ai parfois tendance à abuser des croissants… »

DÉBAUCHÉ DE LEICESTER À LA SURPRISE GÉNÉRALE, IL APPRÉCIE SA NOUVELLE VIE EN FRANCE. CELA TOMBE BIEN, SON CLUB AURA BIEN BESOIN DE LUI POUR FRANCHIR L’OBSTACLE DES DOUBLONS…

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

On peut bien l’avouer aujourd’hui : c’est par une moue de circonstan­ce que l’on avait enregistré­e, voilà cinq mois, l’arrivée de Peter Betham à Clermont. « Peter qui ? » s’amusaient même certains devant la faible épaisseur du CV du trois-quarts australien (28 ans, 2 sélections avec les Wallabies, un essai). Il faut dire qu’à l’époque, tout poussait à l’interrogat­ion. Sa faible réputation, sa libération anticipée par Leicester, son recrutemen­t précipité par l’ASMCA pour pallier en début de saison les blessures des Fofana, Toeava, Nakaitaci et autres Tuicuvu… Et puis, le temps des matchs est arrivé, qui vit Peter Betham rassurer tout son monde. D’abord au centre de l’attaque clermontoi­se, qui le vit marquer un des essais de l’année à Pierre-Antoine face à Castres. Et voilà deux semaines à Montpellie­r, où sa prestation remarquée sur l’aile droite (pour sa première apparition à ce poste) acheva de convaincre les sceptiques… « Il faut dire qu’ailier, c’est mon poste de formation, s’excuserait presque l’Australien, dans une voix d’une douceur exquise. C’est à l’aile que j’ai le plus souvent joué en Super Rugby, à ce poste aussi que j’ai obtenu mes sélections. Ce n’est qu’à Leicester que je me suis mis à évoluer plus régulièrem­ent au centre… Mais honnêtemen­t, je n’ai jamais eu de préférence. J’ai peut-être un peu plus évolué à l’aile par le passé, mais j’apprécie aussi le fait de toucher le ballon au milieu de la ligne, où je peux intervenir plus tôt et m’exprimer différemme­nt. Tout dépend des choix du coach, en fait. Moi, je prends du plaisir partout. »

En particulie­r à Clermont, où ce dernier a posé ses valises en provenance de Leicester, avec un enthousias­me non feint. « Depuis mon arrivée à Clermont, j’apprécie chaque minute, que ce soit sur ou hors du terrain. Dès que nous avons une matinée de libre, avec ma compagne, on raffole d’aller prendre un café et un croissant en ville. Pour être honnête, peut-être que j’abuse parfois des croissants ! Et en ce qui concerne le rugby, je me régale aussi… Je me souviendra­i toute ma vie de ma première entrée sur le terrain à Marcel-Michelin. Mes coéquipier­s m’avaient prévenu, mais c’était vraiment surprenant, encore plus fort que Welford Road. Pourtant à Leicester, le public est aussi fidèle et nombreux. Mais je trouve qu’à Clermont la foule est encore plus passionnée, chaleureus­e. L’ambiance de Michelin est vraiment très spéciale. »

Pas de quoi regretter, donc, son arrivée imprévue. « Après deux saisons à Leicester, je n’avais plus forcément envie de rester, ni le club de me conserver, élude Betham dans un sourire où l’on devine que le départ anticipé de l’entraîneur Aaron Mauger a pesé de tout son poids. C’était donc un consenteme­nt mutuel… Quand l’opportunit­é de Clermont s’est présentée, je n’ai évidemment pas hésité une seconde. J’avais déjà expériment­é le Super Rugby, le niveau internatio­nal, le championna­t anglais… Il ne me restait plus qu’à découvrir le Top 14, qui plus est dans un club comme celui-ci. »

« LES DOUBLONS EXISTENT AUSSI EN ANGLETERRE… »

Il faut dire qu’au sujet de la difficulté du Top 14, Peter Betham est servi, qui découvre de plein fouet toutes les pires difficulté­s qui peuvent s’abattre sur un club en début de saison, entre blessures et autres doublons. Un apprentiss­age accéléré sur lequel l’Australien pose un regard benoît. « Vous savez, même s’ils sont moins nombreux, les doublons existaient aussi en Angleterre. C’est vrai qu’en Top 14, les effectifs ont tendance à plus tourner, notamment en vue de préparer ces échéances pour lesquelles il faut que tout le monde soit capable de répondre présent. C’est un peu particulie­r, mais cela a le mérite de donner des opportunit­és à tout le monde, y compris aux jeunes des centres de formation. Certes, c’est peut-être plus difficile de trouver des repères qu’en évoluant tous les week-ends avec les mêmes partenaire­s mais franchemen­t, il y a tellement de bons joueurs à Clermont… Je suis persuadé qu’il est malgré tout possible de se montrer performant. » Assez, en tout cas, pour éviter le piège lyonnais. Ce sera tout l’enjeu de cette journée. Cela tombe bien, Peter Betham a justement été recruté pour assumer cette mission… Photo Icon Sport

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