L’ABSENCE DES UNS, LE BONHEUR DES AUTRES ?
AVEC LES ABSENCES DE TRINH-DUC (SÉLECTION), BELLEAU (SÉLECTION) ET MCALISTER (COUP DE FROID), JONATHAN WISNIEWSKI ET LOUIS CARBONEL SE VERRONT OFFRIR UNE OCCASION EN OR DE S’INVITER DANS LA DANSE DES NUMÉROS 10 DU RCT.
En l’absence de François Trinh-Duc et Anthony Belleau (XV de France), et alors que Luke McAlister, décevant contre Agen, a pris un coup de froid en début de semaine, Jonathan Wisniewski et Louis Carbonel auront l’opportunité, si ce n’est de bousculer la hiérarchie, au moins de s’inviter dans la concurrence. Dans des profils on ne peut plus différents, les deux ouvreurs se verront, tour à tour, confier les clés du jeu varois face au Racing 92. « Dans quel club peut-on imaginer que les deux titulaires habituels soient appelés simultanément dans la même sélection ? C’est une chose qui ne peut arriver qu’à Toulon, s’amuse Manny Edmonds. Maintenant, on a la chance d’avoir cinq ouvreurs de haut niveau. Ce doublon est une opportunité incroyable pour Louis et Jon. » Leur profil, leurs qualités et leur marge de progression, l’entraîneur des trois-quarts du RCT analyse les forces des deux joueurs.
À JONATHAN WISNIEWSKI, L’EXPÉRIENCE
S’il devrait démarrer en qualité de titulaire, cette dixième journée aura une saveur toute particulière pour Jonathan Wisniewski. En effet, outre les retrouvailles avec le Racing 92, club au sein duquel il a définitivement explosé au plus haut niveau, le demi d’ouverture lancera tout bonnement son aventure toulonnaise. Victime d’une fracture de l’avant-bras contre les Pumas Development, fin juillet, dès la première rencontre amicale de la saison, l’ancien Grenoblois n’a pas encore disputé la moindre rencontre officielle avec Toulon. Pas de quoi inquiéter Edmonds : « Jon est en pleine possession de ses moyens. C’est un joueur très expérimenté. Il anime parfaitement, a un bon jeu au pied et aime donner le tempo, que ce soit quand il faut accélérer ou gérer. Certes, il attaque moins la ligne que les autres,
À LOUIS CARBONEL, L’INSOUCIANCE
mais a d’autres qualités. C’est facile de bosser avec lui, il analyse,
étudie et comprend parfaitement le jeu. » Âgé de 32 ans et alors qu’il arpente les terrains du Top 14 (dont il a été meilleur réalisateur en 2010-2011 puis en 2014-2015) depuis près d’une décennie, Jonathan Wisniewski tentera de se muer en chef d’orchestre d’une ligne de trois-quarts des plus expérimentées, composée notamment de Chris Ashton, Ma’a Nonu et Malakai Fekitoa.
De son côté, Louis Carbonel s’est révélé aux yeux du grand public un après-midi de septembre contre le Stade français. D’un crochet, d’une accélération et d’un offload, l’ouvreur de 18 ans (!) servait Isa, qui allait à dame, et offrait la victoire au RCT. Une première particulièrement prometteuse. Mais, dans l’ombre de Belleau et Trinh-Duc, « Carbo » n’a, depuis, pas eu l’opportunité de confirmer. Et s’il devrait démarrer sur le banc, le grand espoir varois aura à coeur de se montrer à son avantage face au
Racing. Manny Edmonds : « Quand je suis arrivé à Toulon je connaissais Louis de nom. C’est Pierre Mignoni qui, en juin, m’a conseillé de le surveiller de près, affirmant qu’il faisait partie des joueurs les plus prometteurs à ce poste. Il ne m’avait pas menti. […] Louis est moins dans la stratégie et la gestion que Jon, mais ça viendra avec l’âge. Pour l’instant c’est un joueur d’instinct. Il attaque parfaitement la ligne, anime bien, est courageux en défense et fait preuve d’une grande intelligence situationnelle. Il doit encore progresser dans son jeu au pied, mais travaille énormément. Je parle beaucoup avec Louis, lui demande son avis et s’il continue, il ira loin. » La précision au pied, les qualités de métronome et l’expérience de l’un ; le coup de reins, l’instinct et l’insouciance de l’autre. Dimanche les deux ouvreurs toulonnais auront l’occasion de bousculer la hiérarchie en place depuis le début de saison, à eux d’en faire bon usage.