BON WAGON ET MAUVAIS TRAIN
LES BIGOURDANS JOUENT GROS FACE À ROVAL-DRÔME. UNE DEUXIÈME DÉFAITE À DOMICILE LES ÉLOIGNERAIT DANGEREUSEMENT DE LA ZONE DE QUALIFICATION.
De Tarbes ou de Roval-Drôme, l’une de ces deux équipes au moins ne devrait pas participer aux phases finales. Johann Authier depuis Romans a beau déclarer que « c’est un peu tôt pour faire ce genre de calcul », le déroulé de la compétition étant parvenu à son tiers, on lit un peu l’avenir dans le classement actuel. Des leaders de Provence XV ou de Chambéry, celui qui ne finira pas à la première place promotionnelle directe en Pro D2 prendra l’un des quatre billets pour la participation aux phases finales. Ou bien les deux y participeront, si Bourg-en-Bresse leur coupe l’herbe sous le pied. Les Bressans (+10 au classement britannique) sont toujours en jeu. Cette vision dit qu’il reste deux places à prendre pour les demi-finales, et ils sont six à courir après. On peut même en compter sept, à parier sur une montée en puissance de Strasbourg. Il y a donc des éliminations à prononcer, et les Tarbais, déjà battus chez eux par Chambéry, et qui sortent d’un mauvais voyage à Provence, où ils ont reçu une volée de bois vert (43-14), sont en position d’urgence en train de défendre leur ligne. Perdre à la maison contre Roval-Drôme, ce qui les amènerait à déplorer huit points de retard sur ce concurrent ? « La fin de saison de l’équipe, lors du dernier championnat, a montré qu’on pouvait toujours rattraper les mauvaises situations, a commenté l’entraîneur Mickaël Etcheveria. Mais il ne faut pas se leurrer non plus : ce genre de rattrapage est aléatoire par nature. Ce soir, c’est simple : on peut recoller au bon wagon, ou monter dans le mauvais train. »
TOUJOURS SANS CHOUVET
La dernière déconvenue à Provence XV, les Tarbais l’ont bien inspectée lundi lors d’une séance vidéo un peu animée. Pour la première fois de la saison, leur manque de rigueur les a révélés sous un jour d’insuffisance. Les attitudes, passées les vingt premières minutes, ont été jugées très largement relâchées, dans une forme de défaitisme prémonitoire à la domination inéluctable des Provençaux. « Il est tout à fait évident que nous n’avons pas évolué à notre niveau, regrettait Etcheveria. Et ce genre de manquement appelle une révolte. En fait, il y a le feu, et il n’y a pas le feu. Nous savons ce que vaut notre équipe, mais elle sort d’un très mauvais match. Nous savons que la qualification est à notre portée, mais nous jouons gros ce week-end. »
L’adversaire viendra sans son demi d’ouverture fétiche. Le jeune Lucas Chouvet n’est pas encore rétabli de son « trait de fracture au pied ». Les Drômois pansent aussi leurs maux de leur côté. Leur « manque de maturité » déploré par Johann Authier, à l’issue du deuxième match nul de la saison à domicile, n’a pas été jugé moins sévèrement par leur manager que les « attitudes inconsistantes » des Tarbais à Provence. On sent bien que de part et d’autre, la pression est montée à mesure de l’accumulation des faux pas, jusqu’à ce point d’acmé, cette rencontre, qui peut déjà cristalliser la hiérarchie en place, ou remettre les Tarbais à niveau.