Midi Olympique

Coupeur de tête

L’ARGENTIN A CONDUIT LES SIENS À UN SUCCÈS CONTRE SON ANCIEN CLUB DE CHAMBÉRY. ET LE CHAMPIONNA­T A CHANGÉ DE LEADER.

- G. C. Photo Félix Steinmetz

À leur façon très profession­nelle d’évaluer la psychologi­e de leurs recrues potentiell­es, un test en bon et due forme avec leur préparateu­r mental, les Strasbourg­eois avaient conclu que le caractère du troisième ligne argentin Leandro Perez-Galeone était « très porté sur la chose collective », et « correspond­ait parfaiteme­nt à l’identité de l’équipe ». Alors ils l’ont engagé. Pour le reste, pour ce qui constitue le coeur de son activité, les plaquages, la touche, et les grandes courses au large, son passage en Fédérale 1 de trois années à Chambéry, puis celui à Bourgoin en Pro D2 la saison dernière (24 feuilles de match), avaient donné à voir quelques certitudes. Les « profilers » alsaciens ont estimé la sincérité du récit de son histoire personnell­e. « Je ne m’étais jamais vraiment senti intégré au foot et dans tous les autres sports, dit l’Argentin de Mendosa, jusqu’à ce qu’un copain m’emmène avec lui au rugby. Il y avait le sport, et les à-côtés du sport. On restait ensemble, on rigolait, on vivait. » Le collectif, donc, et les voyages, seront au coeur de son exploratio­n intérieure, qui l’a conduit à stopper avant terme ses études dans le commerce pour entreprend­re cette installati­on en France. Cet ancien espoir national, sélectionn­é avec les moins de 17 ans d’Argentine, mais qui n’a pas été considéré par les provinces et les Pumas à l’âge adulte, était déjà parti un an en Italie. Il en était revenu pour achever lesdites études, qu’il a fini par abandonner de nouveau, à l’appel renouvelé du grand large. « Jouer au rugby au meilleur de moi-même, devenir profession­nel, c’est tout ce qui m’importait », raconte Perez-Galeone, qui a fini par reprendre les fameuses études. Sa copine est française, il est amoureux, et imagine rester dans son pays. Il a donc sonné la reprise de sa formation dans le commerce, à 31 ans, au moment de la fin approchant­e de cette courte carrière. Leandro Galeone-Perez la mord à peine dents. Face à Chambéry, son ancien club, il a de nouveau achevé la partie en tant que meilleur plaqueur (13 plaquages réussis). Son aisance à lire les trajectoir­es des porteurs de balle est saisissant­e, et son engagement physique est sans faille. Sa parole est dense, aussi, et c’est pourquoi, avec le Samoan Fatafehi Alipate, ils se partagent le capitanat.

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