DERNIÈRES CHANCES ?

ALIGNÉE POUR LA QUATRIÈME FOIS DE RANG, LA PREMIÈRE LIGNE POIROT-GUIRADO-SLIMANI JOUERA TRÈS GROS, ATTENDUE AU TOURNANT AU SUJET DE SES ATTITUDES. ON ATTEND DÉSORMAIS SA RÉPONSE SUR LE TERRAIN…

Il flottera, sur la première ligne tricolore, comme un air de Durban ou de Johannesburg pour cet test face à l’Afrique du Sud. Entendez par là que, dans l’optique d’affronter les Springboks pour la quatrième fois cette saison, la triplette Poirot-Guirado-Slimani sera une nouvelle fois reconduite. Reste que cette quatrième titularisation de rang dans la même configuration pourrait bien être la dernière… D’abord parce que, face au Japon, le staff tricolore devrait procéder à un logique turnover. Mais surtout parce qu’après avoir déçu à de multiples reprises et senti passer le vent du boulet, une nouvelle contreperformance pourrait présenter de funestes conséquences. La première grille d’évaluation demeurant évidemment la mêlée fermée, déjà chancelante au mois de juin en Afrique du Sud, encore dominée la semaine dernière par les Blacks. Mais pas seulement… Car c’est bien au sujet de leur apport dans le jeu courant que la première ligne avait souffert de la comparaison au mois de juin, et sera encore jugée. Pourtant parmi les rares avants français à avoir surnagé en juin, Jefferson Poirot est ainsi apparu à la peine face à la Nouvelle-Zélande, à l’image de plusieurs ballons perdus au contact « Jefferson, on l’a fait débuter avec nous dans le premier Tournoi des 6 Nations, déplorait le sélectionneur Guy Novès. Au pays de Galles, il perd un ballon à l’impact. Contre-attaque, essai des Gallois, et on perd le match là-dessus. Samedi, sur son premier ballon, il le perd au contact et on se fait encore contrer… J’ai du mal à accepter qu’il n’ait pas encore gommé ces erreurs. »

Quant au capitaine Guilhem Guirado ? Il serait évidemment prématuré de le cataloguer en danger. Jusqu’à preuve du contraire, le Catalan est apparu face aux Blacks (comme en juin face à l’Afrique du Sud, d’ailleurs) comme un des rares Tricolores désireux d’en découdre dans le combat, en apportant un engagement total dans chacune de ses interventions, dans le souci de donner l’exemple. Le hic ? C’est que l’engagement aveugle et total n’implique pas forcément l’efficacité, à l’image de cette montée en pointe sur Barrett qui ouvrit le voie d’un essai trop facile à Coles. Ainsi, Guirado aura pour mission de se comporter en « vrai » capitaine, exemplaire dans le combat tout en demeurant dans le contrôle. Plus facile à dire qu’à faire, on vous l’accorde. Même si c’est bien le minimum que toutes les sélections attendent de leur leader…

SLIMANI DANS LE COLLIMATEUR DE WORLD RUGBY

Quant à Rabah Slimani, enfin ? Ce dernier jouera probablement rien moins que sa tête, et devra d’abord prouver sa capacité à observer des liaisons légales en mêlée. Dans le collimateur de World Rugby qui stigmatise sa tendance à utiliser son bras droit pour attirer son adversaire vers le bas, Slimani était déjà passé près de la sortie en 2014, avant de rectifier le tir. Reste qu’avec le nouveau lobbying d’Alain Rolland, patron des arbitres de World Rugby, plus aucun écart ne sera accepté sous peine de connaître la même fin de carrière internationale que Thomas Domingo, qui n’avait quant à lui pas échappé au couperet après une tournée en Australie. « J’ai vraiment l’impression qu’on me cherche des poux, que je suis le seul à être surveillé, pestait le droitier de Clermont samedi dernier. De toute façon, c’était écrit avant même le début du match. Je savais que je prendrais un carton jaune… À force d’être pénalisé, je vais finir par ne plus être sélectionné, ce qui peut se comprendre. Je ne peux plus faire mon boulot correctement. Ça me rend fou. » Samedi, l’ex-Parisien aura toutefois l’occasion d’envoyer un message plus positif. Face à une mêlée déjà en difficulté la semaine dernière en Irlande, qui plus est plombée par la grave blessure de Coenie Oosthuizen (ligaments croisés). Occasion en forme de dernière chance, ou peu s’en faut…