Midi Olympique

HUGET JUSQU’À L’OS

APRÈS UNE PRESTATION JUGÉE DÉCEVANTE FACE AUX ALL BLACKS, L’AILIER YOANN HUGET DEVAIT RÉAGIR. LAS, IL A FAILLI. EN RAISON D’UNE FORTE CONCURRENC­E À SON POSTE, LA QUESTION DE SON AVENIR EN BLEU SE POSE...

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

«Les plus expériment­és, je ne vais pas les louper. » Au lendemain de la défaite contre les Blacks, le sélectionn­eur Guy Novès n’avait pas mâché ses mots. Dans son viseur, les cadres de cette équipe de France. Il était ici question de Louis Picamoles, Guilhem Guirado ou encore Yoann Huget. Ces joueurs-là savaient leur avenir en pointillés sans une réaction d’orgueil très forte samedi soir contre l’Afrique du Sud. Les deux premiers s’en sont sortis tant bien que mal, le dernier a plongé dans les abysses. Le trois-quarts aile du Stade toulousain a peutêtre livré l’un de ses derniers matchs en bleu. Et pour cause. Si Yoann Huget a touché plus de ballons que contre la Nouvelle-Zélande et tenté de redynamise­r parfois le jeu de son équipe, c’est son accumulati­on de fautes de main et de mauvais choix qui a marqué les esprits. Les exemples sont légions. D’abord, il y a ce petit jeu au pied rasant, vite contré, dans les 22 mètres sud-africains (33e) alors que les Bleus sont dans un temps fort. Ou comment se débarrasse­r du ballon, faute de solution dans l’animation offensive ? Combien de fois a-t-on entendu des technicien­s du monde entier hurler de ne jamais se défaire du ballon dans cette zone de jeu ? Ensuite, il y a cette magnifique passe au beau milieu de deux de ses partenaire­s qui termine directemen­t en touche (51e). Enfin, il y a cette passe hasardeuse expédiée en direction de ce pauvre Rabah Slimani dans l’incapacité de faire autre chose qu’un en-avant, tant la transmissi­on se révèle catastroph­ique et qui conduira au carton jaune de Baptiste Serin (56e).

TROP, C’EST TROP

Pourtant,Yoann Huget a bien failli conclure son festival de « scories » de la plus moche des manières. Juste avant l’essai inscrit par Baptiste Serin (76e), il a notamment vendangé un surnombre colossal. À son extérieur se trouvent Louis Picamoles et Teddy Thomas pour un seul défenseur Courtnall Skosan, mais Huget décide de rentrer sa course pour être finalement revenir dans le trafic. Heureuseme­nt pour lui, le demi de mêlée des Bleus parvient à marquer en suivant. « Il faut se souvenir que Yoann a souvent été bon avec le maillot de l’équipe », l’a défendu dimanche le sélectionn­eur Guy Novès qui n’a pas manqué de souligner que sa présence était aussi le fait de l’absence pour blessure de Virimi Vakatawa et Noa Nakaitaci. Dans la langue du sélectionn­eur, la précision n’a rien d’anodine. Clairement, Yoann Huget n’est pas le premier choix du staff tricolore. Ses deux performanc­es n’ont fait que renforcer le sentiment de Novès et son adjoint en charge des lignes arrières Jean-Frédéric Dubois. Surtout, il y a la tentation Gabriel Lacroix. L’ailier de poche du Stade rochelais a marqué mardi dernier à Lyon deux essais et des points en pagaille. Samedi soir, dans les entrailles du Stade de France, le visage de Yoan Huget en disait long sur cette prise de conscience. L’ailier toulousain se sait en grand danger. Sans doute ne sera-t-il pas présent sur la pelouse de la U Arena samedi prochain pour affronter le Japon. Et la question de sa présence dans le groupe France, dans la perspectiv­e du prochain Mondial au pays du soleil levant, se fait de plus en plus insistante. Et pour cause. Avec Vakatawa, Nakaitaci, Lacroix, et Thomas, il faut s’attendre à voir débarquer très vite l’ailier de l’ASM Alivereti Raka. Autant dire qu’à 31 ans Yoann Huget ne représente plus l’avenir du rugby français à ce poste.

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Photo Midi Olympique - Bernard Garcia Attendu, l’ailier toulousain Yoann Huget est passé au travers de son match.

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