Midi Olympique

CE N’EST PAS LA FÊTE

APRÈS LA PLUS GROSSE DÉCULOTTÉE DE LA SAISON, LA CRISE S’EST INVITÉE À BAYONNE. LE PRÉSIDENT MENACE DE DÉMISSIONN­ER, LES JOUEURS SONT SOMMÉS DE RÉAGIR. DANS UN CONTEXTE DE RÉVOLTE DE L’ENTOURAGE.

- Par Edmond LATAILLADE

Le retour, lundi, sur les terrains d’entraîneme­nt de JeanDauger a été pénible, évidemment. Mais moins douloureux, de toute façon, que le match de la veille à Mont-de-Marsan. « J’ai vécu ce moment comme une humiliatio­n, lâche Pierre Berbizier. Une incompréhe­nsion, un cauchemar, une honte dans le vestiaire. Je n’ai jamais connu ça ! Des déceptions, j’en ai eu, mais pas ce sentiment-là. Et il fallait repartir le lendemain… »

Alors, dès lundi, les discussion­s ont jailli. Sur le match. « C’est le terrain qui compte, avant l’environnem­ent », précise le manager. Un environnem­ent qui apparaît plus abattu qu’en colère. Car l’incompréhe­nsion a gagné aussi les supporters. À Bayonne, il n’est question que de ces soixante-huit points encaissés. « Les joueurs ont voulu passer un message. Il y a quelque chose ! » dit ce patron de bar où les inconditio­nnels arrivent dépités, résignés même.

Cette supportric­e, indignée, rapporte les propos de son petitfils devant la télévision : « Dis, mamie, pourquoi ils ne courent pas les Bayonnais ? » Le président des socios, Manex Meyzenc, pourtant mesuré d’ordinaire, dégaine : « Les joueurs ont lâché le club. Ils ne méritent pas de porter ce maillot, de défendre nos couleurs. » Les socios et les associatio­ns de supporters ont, dans un communiqué, lundi, exprimé leur courroux. Ils ont, aussi, demandé à être reçus le plus vite possible par les entraîneur­s et les joueurs. Pour se parler les yeux dans les yeux.

Pendant ce temps, sur le terrain, le staff cherche des solutions. « L’objectif, continue Pierre Berbizier, c’est de redéfinir, nous et les joueurs, une route ensemble. Établir un fonctionne­ment, trouver un socle sur lequel s’appuyer dans la mesure où on avait senti un frémisseme­nt à Montauban, une équipe du niveau de Montde-Marsan, et face à Massy en première mi-temps. Au-delà du résultat, on aurait voulu que ce frémisseme­nt se concrétise dans l’attitude. Il y a eu discussion après l’interventi­on du président qui a posé le problème lucidement. »

PRÉSIDENT USÉ

Francis Salagoïty a dans les vestiaires, après le match, mis sa démission dans la balance en cas d’absence de résultat à Nevers. Si certains n’y croient pas, un de ses proches nous affirmait qu’il était usé et que sa parole était à prendre très au sérieux. Le président qui fustigeait le comporteme­nt des joueurs cadres. « Je leur ai dit, précise Francis Salagoïty, que je suis le seul qui n’ai pas de contrat et qu’il y avait une assemblée générale des actionnair­es le 7 décembre. Et pour moi, le match de Nevers est important… La balle est dans leur camp. Il faut qu’ils se montrent adultes et qu’ils ne sont pas là uniquement pour le virement sur leur compte en banque en fin de mois. »

Les joueurs seront-ils réceptifs à ce qu’il se passe autour d’eux ? Pour 18 d’entre eux, l’aventure risque de prendre fin au terme de la saison puisque leurs contrats s’achèvent à cette date-là. La qualificat­ion semble bien loin aujourd’hui. Le club lutte pour le maintien. Si l’aviron parvient à se sauver, Pierre Berbizier aura alors les coudées franches, libre de choisir son effectif. Un nouveau cycle pourra alors commencer.

Mais nous ne sommes qu’au tout début de décembre…

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Francis Salagoity, un président fatigué. Photo Icon Sport

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