LES PRÉCIEUX CASQUÉS
PAU DOMINÉE EN PREMIÈRE PÉRIODE, LA SECTION PALOISE S’EST SORTIE D’UN BEAU PÉTRIN À LA FAVEUR D’UN SECOND ACTE CONQUÉRANT. LES PRESTATIONS DU TROISIÈME LIGNE AUSTRALIEN BEN MOWEN ET DE SON CENTRE NÉO-ZÉLANDAIS BENSON STANLEY N’Y SONT PAS ÉTRANGÈRES.
Simon Mannix n’a pas l’habitude d’être avare en compliments. Il préférera toujours louer le contenu global et s’attarder sur la performance collective de son équipe plutôt que de détacher l’apport et les qualités d’un ou de deux joueurs. Question de caractère, de management sans doute. Et pourtant lorsque les noms de Benson Stanley et Ben Mowen, tout deux vêtus de casques, et tous deux trentenaires, ont résonné dans la salle de presse, l’ancien demi d’ouverture kiwi ne s’est pas défilé.Tout est parti à vrai dire de la question du remplacement de Colin Slade, le numéro 10 de la Section, plutôt bon dans le jeu courant mais en manque de réussite dans son jeu au pied face aux perches (quatres tentatives manquées, dont deux qui ont heurté les poteaux). Un Colin Slade qui laissait le but au nouvel entrant, Tom Taylor, ce dernier remplaçant Benson Stanley. « Tom est rentré à la 55e minute à la place de Benson Stanley qui était vraiment super fort. Cela me fait plaisir de le voir à un tel niveau sur le terrain. Il a donné envie à toute l’équipe. » En trois phrases, Mannix a donc remis son premier centre au coeur des débats. Et ce n’est pas totalement immérité.
STANLEY CRÉATEUR DE BRÈCHES
On connaissait le Benson Stanley de Clermont, au four et au moulin en défense. Le Hameau nouvelle version a vu samedi soir le Benson Stanley incisif en attaque et dynamique à souhait. Pour sa troisième titularisation de la saison, celui qui fut All Black à trois reprises en 2010 s’est montré à son avantage sur le premier essai palois peu après le retour des vestiaires. Après une pénalité vite jouée par Thibault Daubagna consécutive à un beau ballon porté des Béarnais qui les faisait rentrer dans les 22 mètres girondins, le ballon était sorti par Slade. Le demi d’ouverture transmettait pour Julien Pierre, qui faisait jouer Stanley. L’ancien des Auckland Blues échappait à un plaquage de Talebula avant d’effacer Jones d’un crochet intérieur. Il fallait Diaby et Cazeaux pour l’arrêter à deux mètres de la ligne d’en-but. Lespiaucq relevait le ballon avant que Daubagna ne se jette dans l’en-but. Par cette action, Pau revenait à hauteur. au tableau d’affichage Une minute plus tard sur le renvoi girondin, le Néo-Zélandais, casqué en vert de circonstance, prenait l’intervalle. Une prestation d’ensemble qui n’étonnait guère le capitaine palois Julien Pierre, qui l’a connu trois saisons du côté de l’Auvergne : « Benson a eu quelques petits pépins physiques en début de saison avec une déchirure au mollet et un protocole commotion mais son retour depuis fin septembre nous fait du bien. C’est un joueur exceptionnel qui va toujours bosser pour l’équipe. À son poste, il amène aussi de la concurrence. Là, il est en pleine confiance. » Des éloges à tresser aussi pour le troisième ligne australien Ben Mowen. Toujours bien placé, l’ancien capitaine des Wallabies, 33 ans depuis quelques jours, a guidé ses coéquipiers en touche et dans le jeu courant.
MOWEN RAYONNE DANS LE JEU
Lorsque fut posée la question de l’explication du rayonnement palois sur les touches adverses, Simon Mannix ne manquait pas de lui rendre hommage à sa manière : « La touche ce n’est pas un joueur, c’est beaucoup de composantes importantes. Le mouvement, le choix, les zones où sauter, la qualité du lanceur, c’est plein de choses. En disant tout cela, Ben a encore été fort ce soir. En touche, et dans le jeu, il n’y rien à dire. Il y a eu des performances individuelles comme Ben Mowen, et ça ne m’étonne pas de sa part. » L’intéressé devrait apprécier, lui qui sort d’une première saison difficile sous les couleurs paloises. Titulaire pour la troisième fois consécutive, il a fait part de son envie de prouver non sans humour : « La première année a été difficile, car à chaque entraînement, tu cherches à créer un lien et à trouver des repères avec l’équipe. Je suis arrivé blessé lors des trois premiers mois, et ce n’était pas facile. Cette année, j’ai pu bien me préparer dès le mois de juin, faire une présaison aboutie sans blessure. C’est dur pour moi, je suis le seul Australien au milieu de tous ces Néo-Zélandais (sourires). » Samedi soir, au vu de son activité, il ne semblait pourtant pas perdu sur le terrain.