ENTRE PUISSANCE ET VITESSE
PATRICE COLLAZO SE MÉFIE ÉNORMÉMENT DES ANGLAIS. IL LES A IDENTIFIÉS COMME L’ÉQUIPE LA PLUS DANGEREUSE DE LA POULE.
Jouer les Wasps, ce n’est pas le plus simple, c’est même le plus difficile. Je considère que les Wasps sont un cran au-dessus dans cette poule. » Aux yeux de Patrice Collazo, l’opposition de dimanche contre les Wasps, et bien évidemment celle qui suivra en Angleterre, déterminera certainement qui sortira de la poule 1 pour les quarts de finale. Battus en ouverture par l’Ulster en Irlande (19 à 9), les Wasps ont retrouvé le sourire lors de la deuxième journée dans leur Ricoh Arena de Coventry en s’imposant 41 à 10, avec le bonus offensif, contre les Harlequins. Un succès qui leur permet de figurer en seconde position de la poule derrière les Maritimes, avec cinq points.
Le manager rochelais a, en tout cas, pris la mesure de ce qui attend son équipe. Et ce n’est pas de la rigolade. « Quand on a regardé les vidéos cette semaine, je n’ai pas vu de points faibles, il n’y a que des points forts, dit-il. On a fait la liste de tous les internationaux qu’ils ont dans l’effectif, anglais comme étrangers. J’étais concentré sur le Top 14 quand j’ai repris cette semaine mais quand on voit les noms qu’ils alignent… J’avais oublié qu’ils avaient autant de qualité. Ça glace un peu, ça fait un peu froid dans le dos. » D’autant que la période est plutôt favorable aux Wasps, cinquièmes de Premiership et vainqueurs de Leicester en championnat 32 à 25, samedi dernier. « Ils ont eu un début de championnat un peu poussif mais ça fait quelques matchs qu’ils ont remis les choses dans l’ordre. Ils ont récupéré des blessés », avance encore Collazo pour qui les Wasps est une formation qui a amorcé son retour sur le devant de la scène. « Ils ont eu une traversée du désert mais depuis trois à quatre ans, ils se sont remis en ordre de marche. Ils ont quitté Londres, ils se sont exilés à Coventry. Ils ont des moyens financiers assez importants. Ça devient une puissance. Ils ont besoin de la scène européenne pour asseoir leur légitimité, c’est ce qu’ils essayent de faire. »
LES POINTS FORTS
Parmi les atouts des joueurs de Coventry, il y a bien sûr l’ouvreur Daniel Cipriani. « Ça leur donne une option de jeu, une réelle plusvalue, analyse le Varois. La mêlée, aussi, est vraiment très bonne sur les matchs que j’ai vus. Un jeu à la main performant, et surtout énormément de vitesse derrière. » Attention aux turn-overs, insiste-t-on dans les rangs de La Rochelle. « Quand on joue avec un triangle au fond du terrain tel que celui constitué de l’arrière Willem Le Roux, de l’ailier Christian Wade et du centre Elliot Daly, effectivement qu’un ballon égaré finit vite de l’autre côté du terrain. Si l’on y met Cipriani qui a plutôt tendance à bien animer, ça complique un peu les choses. Devant, ils ont aussi une très belle troisième ligne. Ils ont rentré le Sud-Africain Nizaam Carr qui est très intéressant et qui apporte beaucoup de vitesse. » Les Wasps alors, comment dire ? Ils sont complets ? « Ils ont un bon mix entre de la puissance et de la vitesse, termine Patrice Collazo. Ils ont des joueurs dans toutes les lignes qui sont là pour réciter la partition et mettre les hommes dans de bonnes conditions, notamment Cipriani. » Un élément moteur des Wasps que les Rochelais chercheront certainement à faire déjouer.