DÉPOSITAIRE TOUT NEUF
ARRIVÉ À LA FIN DU MOIS D’OCTOBRE EN QUALITÉ DE JOUEUR SUPPLÉMENTAIRE, ALBY MATHEWSON A PROFITÉ DES ABSENCES D’ÉRIC ESCANDE ET SÉBASTIEN TILLOUS-BORDE POUR S’IMPOSER COMME LE NUMÉRO 1 AU POSTE DE DEMI DE MÊLÉE.
Si on vous disait que l’effectif toulonnais était composé de trois All Blacks, vous penseriez sans aucun doute à Ma’a Nonu et Malakai Fekitoa, avant de réfléchir quelques instants… Le dernier ? Un certain Alby Mathewson (31 ans, 1,78 m, 85 kg), demi de mêlée de son état, qui a défendu la tunique frappée de la fougère à quatre reprises (toutes en 2010, dont une titularisation). Un maigre total ? Suffisant malgré tout pour faire de lui un joueur international. Et s’il n’est pas le « NéoZed » le plus connu qui évolue dans l’hexagone, Mathewson n’en demeure pas moins un joueur de talent. Et alors qu’Éric Escande s’est blessé à la cheville lors de la première journée de Champions Cup, que Sébastien Tillous-Borde peine à revenir d’une blessure au mollet et qu’Anthony Méric poursuit son apprentissage du haut niveau, le All Black s’est rapidement imposé à la mêlée toulonnaise.
« IL LUI A FALLU UN TEMPS D’ADAPTATION »
Pourtant, tout ne s’est pas passé comme prévu lors de ses premières sorties en Rouge et Noir. Remplaçant contre Brive, puis à Agen, Mathewson s’était montré aussi discret dans le jeu qu’emprunté physiquement. Ses premières titularisations contre le Racing 92 et Castres furent alors un peu plus satisfaisantes. Une logique montée en régime, jusqu’à sa prestation la plus aboutie contre le Lou samedi dernier. « Au début il semblait dans le dur. Mais ce n’est pas anormal, il débarque d’un autre continent, ne connaît pas grand monde dans l’effectif. Il lui a fallu un temps d’adaptation, et même si tout n’a pas été parfait contre Lyon, Mathewson m’a paru très intéressant », nous confiait cette semaine Aubin Hueber. Au demi de mêlée légendaire du club toulonnais de poursuivre : « Contre Lyon l’équipe a dominé, notamment devant, et Mathewson, dès qu’il a joué dans l’avancée, a montré de vraies qualités. J’ai d’ailleurs été impressionné par la vitesse et la précision de ses passes. Alors oui, ce n’est pas encore un leader de jeu, mais il prend ses marques. Il n’a
d’ailleurs pas hésité à prendre des initiatives. C’est une belle
surprise. » S’il devra progresser, notamment dans l’animation du jeu, le demi de mêlée toulonnais a donc donné de premiers éléments de réponse pour le moins prometteurs.
DÉCLENCHEUR
DU JEU DE MOUVEMENT ?
Athlétique, bas sur ses appuis, solide en défense et intéressant dans son jeu au pied de dégagement, Alby Mathewson s’est donc imposé comme le demi de mêlée titulaire du RCT. Et, à un poste qui a souvent fait débat sur la rade, le natif d’Hastings, devrait à nouveau avoir les clés de l’attaque varoise contre Bath. « Honnêtement ce n’est pas tant une surprise pour nous. On l’attendait à ce niveau. Il a le profil et le volume de jeu que l’on nous avait décrit, nous raconte Fabrice Landreau. Et s’il reste discret, on a immédiatement compris qu’il avait une bonne connaissance et les prérequis pour le poste ». Conseillé par Ma’a Nonu – qui l’a côtoyé une saison chez les Blues (Auckland) et trois chez les Hurricanes (Wellington) – alors que le staff cherchait un demi de mêlée en urgence, Mathewson semble donc se muer joueur providentiel.
« Difficile d’imaginer qu’il a déjà réglé la concurrence, mais il a pris de l’avance. Je dirais qu’il y avait de la place et qu’il en a profité. Quand il aura terminé son intégration je suis certain que ce sera l’un des leaders de jeu du RCT. D’autant que, plus encore que les autres demis de mêlée de l’effectif, Mathewson semble mettre beaucoup de vitesse et être un véritable attaquant. Et si finalement c’était lui l’élément qu’il manquait ? Le fameux déclencheur du jeu de mouvement et de vitesse que veulent mettre en place Fabrice Landreau et Fabien Galthié ? » s’interroge Aubin Hueber. Toujours est-il que face à une opposition certainement un cran supérieur à celle du Lou, et alors que la bataille des avants devrait être plus relevée, Alby Mathewson se voit offrir samedi face à Bath - soit quatre jours avant de souffler sa 32e bougie - une occasion de définitivement convaincre le, très exigeant, public toulonnais. Challenge accepté.