L’ÉLÈVE ET LE MAÎTRE
L’USAP DANS SON JARDIN, MASSY À L’EXTÉRIEUR, VOILÀ DEUX FORMATIONS AUX VELLÉITÉS OFFENSIVES ASSUMÉES ET EFFICACES. SPECTACLE GARANTI À AIMÉ-GIRAL.
Dire que Catalans et Massicois se ressemblent serait venir bousculer les identités propres de ces deux bastions du rugby. Affirmer en revanche que Perpignan et Massy cultivent la même philosophie cette saison se rapproche un peu plus de la réalité. Au regard des performances respectives de l’Usap à domicile et de Massy en déplacement, un point commun saute aux yeux : ces deux formations font, par intermittence, la part belle au jeu et à l’offensive. Le calendrier les a réunis ce vendredi le temps de quatre-vingts minutes prometteuses. Alors, si l’Usap et le RCME ne rassemblent pas les mêmes moyens, ni même partagent les mêmes objectifs, ces derniers pourraient mettre à l’honneur le rugby champagne ce soir. C’est en tout cas ce que laissent penser leur début de saison. Du côté de Perpignan, Aimé-Giral a pris la bonne habitude de voir de belles envolées depuis le mois d’août. Les Catalans, hormis l’accident du Stade montois, régalent de par leur attaque. Cinq bonus offensifs en cinq victoires, plus de cinq essais inscrits à domicile en moyenne. En bref, l’horlogerie perpignanaise semble bien fonctionner. Mais en face, Massy affiche à son tour des motifs légitimes pour inquiéter son adversaire. Les Massicois inscrivent près de trois réalisations en moyenne hors de leurs bases. Et se présentent comme l’une des meilleures attaques du championnat à l’extérieur.
UNE DÉFENSE AU RÉVÉLATEUR
Si les joueurs de Didier Faugeron courent après un succès sur pelouse adverse depuis la première journée, ces derniers n’ont pas manqué de faire trembler nombre d’équipes depuis. Grenoble, Bayonne, Biarritz… tous ont éprouvé des sueurs froides face aux performances offensives des Essonniens. Perpignan est donc sur ses gardes. « Ça va être un gros match de rugby. J’ai beaucoup de respect pour cette équipe. Il va falloir mettre beaucoup de pression défensive, être efficace sur le geste du plaquage et collectivement » prévient Mathieu Acébes. L’ailier Sang et Or, absent en terres basques la semaine dernière, n’a pas mâché ses mots à l’aube de la réception du promu : « On sort de quarante points pris à Biarritz. J’espère qu’on aura un peu d’amour-propre et de rébellion. On se doit, devant notre public, de montrer notre caractère. » Le ton est donné. Perpignan fera office de maître dans la peau du concurrent aux phases finales, mais gare à ne pas se faire dépasser par l’élève. Après avoir envoyé au front sa jeune garde du côté d’Aguilera, les premiers couteaux de Patrick Arlettaz sont de retour. Signe que Perpignan ne prend pas cette rencontre à la légère. Pour rappel, une victoire catalane ce vendredi signerait le record de points de l’Usap à mi-parcours depuis sa descente en Pro D2.