Midi Olympique

« Mon engagement est une force ! »

LE JOUEUR DE 29 ANS EST UN DES DERNIERS JOUEUR PLURIACTIF DE PRO D2. IL REVIENT SUR LA SAISON ET SUR SA DOUBLE VIE.

- Propos recueillis par Laurent TRAVINI

Comment s’est passée la semaine après cette défaite lors du derby ?

Cela fait une dizaine d’années que je suis dans la région. Je peux vous dire qu’un derby reste un derby, surtout quand on le perd ! Cette défaite laisse de l’amertume. Nous nous sommes créés des occasions que nous n’avons pas su concrétise­r. Les Montois se sont nourris de nos erreurs et ont fait preuve d’un pragmatism­e implacable.

Cette défaite est la troisième à domicile. À bien y regarder, c’est la troisième contre un membre du trio de tête ?

C’est vrai qu’après Grenoble et Montauban, on perd face à autre équipe qui se détache au classement. Nos matchs à domicile ont été sérieux et ces trois défaites ne nous font pas rougir. Chacune d’elles aurait pu nous sourire, si nous avions su gommer certains détails. À ce niveau, la différence se fait parfois sur des détails. Il y a toujours eu du positif dans nos matchs. Nous avons tenté et parfois réussi. Pour l’instant, nous nous trouvons dans une situation délicate, mais la saison est encore longue…

Justement, votre équipe a pris le parti de faire du jeu. Dans ce système tourné vers l’offensive, on vous voit souvent à votre avantage ?

Je me sens bien ! Contrairem­ent à la saison passée, je suis épargné par les blessures. Cela me permet d’enchaîner les matchs. Je ne me prends pas trop la tête. Les coachs me font confiance et j’essaye d’amener mes qualités. Je suis quelqu’un qui respecte les consignes, mais j’adore tenter des trucs et essayer de créer du désordre. C’est vrai que cela est parfois risqué, mais cela permet aussi de débloquer des situations un peu trop rangées…

Vous vous déplacer à Carcassonn­e qui est en souffrance et qui occupe la dernière place derrière vous. Peut-on déjà parler d’un match de la peur ?

De la peur, je ne sais pas ! Plutôt d’un match charnière. Une chose est sûre, nous avons besoin de points et Carcassonn­e n’a plus droit à l’erreur. Ils viennent de changer d’entraîneur et on ne se fait pas trop d’illusions sur le menu que vont nous servir les Carcassonn­ais. On va avoir droit à du gros combat. Il ne faut surtout pas baisser les bras. Nous avons travaillé dans ce sens cette semaine. Plutôt que la casquette, il va nous falloir enfiler le casque pour cette bataille…

Vous parlez de casque, quelle bonne transition pour aborder votre deuxième vie, celle de pompier.

En effet, je suis pompier profession­nel depuis plus de cinq ans. J’ai choisi de devenir pompier car le rugby pro est éphémère. En fait, j’ai toujours voulu être pompier. Non pas pour mener au bout le rêve de tout gosses, mais plutôt par atavisme. Mon père et mon grand-père étaient pompiers. Pour être honnête, je pratique le rugby avant tout pour m’éclater ! Dans ma vie de sportif, cet engagement est une force. Cela me permet de relativise­r beaucoup de choses, vous savez… J’ai la chance que Dax me permette de concilier ces deux activités. Je dois gérer au mieux ces contrainte­s, mais je ne vous cache pas que certains jours, à six heures du matin le lendemain des matchs, j’ai les jambes un peu lourdes! Parfois, je me questionne sur ce que je pourrais faire de plus, d’un côté ou de l’autre...Je mesure simplement l’extraordin­aire chance de pourvoir donner de ma personne dans ces deux passions où l’on ne triche pas…

 ?? Photo Icon Sport ?? Julien Dechavanne, débarrassé des blessures qui l’ont éloigné des terrains la saison passée, retrouve le plaisir du jeu.
Photo Icon Sport Julien Dechavanne, débarrassé des blessures qui l’ont éloigné des terrains la saison passée, retrouve le plaisir du jeu.

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