Midi Olympique

NEVERS VEUT S’EN RELEVER

LES NEVERSOIS ONT TRÉBUCHÉ SUR LEUR PELOUSE POUR LA SECONDE FOIS DE LA SAISON. BAILLONNÉS PAR LES BAYONNAIS, ILS VEULENT RETROUVER DE LA VOIX DÈS CE VENDREDI À MONT-DE-MARSAN.

- Par Antoine DESCHAMPS

Jean-François Guyochin est supporter de Nevers « depuis cinquante-cinq ans » et ne manquerait pour rien au monde un entraîneme­nt des Jaunets. « Quand ça gagne, il y a plus de monde », constate-t-il. Ce mardi, en fin de matinée, il est seul au stade du Pré-Fleuri. Ils finiront par être une petite dizaine.

L’ambiance est au morose. Depuis dimanche soir, le ciel neversois s’est assombri, au propre comme au figuré. Bayonne est passé par là et sa victoire a laissé un goût amer à tout un club, à toute une ville aussi. « On a la gueule de bois », affirme PierreOliv­ier Laveau. L’ancien joueur, spécialist­e de la vidéo a « revu six fois le match » pour en dresser le même constat : « On a été nul ! » La vidéo, justement. Les avants sortent d’une séance distillée par leur encadremen­t. Coenraad Basson arrive le premier sur le petit terrain d’entraîneme­nt qui jouxte le centre de formation. Suivi par Jordan Seneca, Hugo Fabrègue, Jonathan Garcia. Ils sont, en tout, seize avants à se réunir sous la houlette de Grégoire Pintiaux, chef vidéo qui, en l’absence de Sébastien Fouassier, s’occupe des gros et de leurs ateliers. Vu qu’il fut, lui aussi, talonneur, ses compétence­s sont largement acceptées. Mehdi Merabet adresse un petit signe discret à la main courante avant de s’y atteler avec ses coéquipier­s. Le terrain est gras, maillots et chasubles se couvrent de boue, symbole de la gangue qui enveloppe le moral des Nivernais depuis dimanche.

« LES JOUEURS VEXÉS »

Engoncé dans sa doudoune, Xavier Péméja observe les faceà-face de ses avants. Pinturaux invective Manaïa Salavea : « Nice, il faut bosser, travaille-le, ouais c’est ça. » Puis il encourage les géants Frank Bradshaw et Senio Toleafoa : « Plus bas ! »

Les trois-quarts reviennent du terrain d’honneur quand le pack organise un maul porté, qui fait réagir Péméja : « Bien les gars ! » Un passage sur le terrain synthétiqu­e afin de travailler la mêlée et tout le monde rentre au chaud. Péméja vient saluer un à un les supporters et se pose un instant. « Nous nous sommes remis en questions dès dimanche soir. Ça fait partie de notre métier. Il faut réagir car nous n’avions pas le droit de fournir une telle prestation, pour les sept mille spectateur­s, pour tous ceux qui bossent au club et qui, par exemple, ont bâché puis débâché le terrain. Ne pas être au rendez-vous, ça fait râler. Bon, c’est fait, c’est une petite mort mais pas besoin de ressuscite­r car on n’est pas vraiment mort. Dans la difficulté, on verra si le groupe est solide. » L’ex-Montalbana­is et les siens n’ont, de toute façon, pas le temps de gamberger. « On a joué dimanche et nous partons jeudi à Mont-de-Marsan pour jouer vendredi. Nous avons la chance de ne pas trop compter de blessés alors j’espère que l’équipe qui sera alignée dans les Landes vengera, au nom du groupe, celle qui s’est inclinée face aux Bayonnais. Ils sont vexés et leur réaction sera le ciment qui s’ajoutera à nos fondations. Il y aura une réaction, je ne suis pas inquiet. »

 ?? Photo A.D. ?? Jason Fraser et les Neversois ont perdu l’équilibre face aux Bayonnais. Ils chercheron­t à le retrouver même si le calendrier leur propose le délicat déplacemen­t à Mont-de-Marsan.
Photo A.D. Jason Fraser et les Neversois ont perdu l’équilibre face aux Bayonnais. Ils chercheron­t à le retrouver même si le calendrier leur propose le délicat déplacemen­t à Mont-de-Marsan.

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