QUI PASSERA À LA TRAPPE ?
Les dix journées disputées depuis la reprise ont introduit dans ce derby de fin d’année entre Drancy et Gennevilliers un enjeu mortel : celui qui perdra cette rencontre ne verra pas le soleil des phases finales. En projetant sur le classement d’aujourd’hui deux succès à domicile du Rheu et de Chartres ce weekend contre Plaisir et Arras, on obtient un écart de neuf points avec les deux poursuivants franciliens. Et sauf miracle improbable de deuxième partie de saison, même s’il ne faut jamais l’exclure totalement - « On s’était qualifié l’année dernière en finissant la phase aller à la septième place », rappelle Jimmy Delhayes depuis Drancy, avant d’ajouter « que la poule n’était pas non plus aussi relevée que celle de cette année » l’équipe qui achèvera 2017 avec ces neuf points de retard sur la zone de qualification, ne devrait pas être en mesure de les combler. La physionomie de la phase aller dit que pour glaner trois succès de plus que les concurrents les mieux placés, il faudrait réaliser un carton plein. Drancy et Gennevilliers ont montré certaines limites dans leur début de parcours qui poussent à penser que l’exploit ne sera pas réalisé.
GENNEVILLIERS DANS LE DUR
Pour ces deux équipes ambitieuses et contraintes dans leur développement, cet instant crucial est vraiment prématuré. Drancy ne se trouverait pas dans cette situation sans l’essai encaissé contre Beauvais dans les dernières secondes (défaite 31-35), ni sans cette sanction subie après le match arrêté contre Chartres. Neuf points se sont envolés dans ces deux péripéties. Quant à l’équipe de Gennevilliers, elle a vraiment été trop décimée par les blessures pour oeuvrer en constance. « Nous avions connu la même chose la saison dernière, mais pas dans les mêmes proportions », commente l’entraîneur Edgar Banou, qui ajoute aussi « que l’équipe est compétitive telle que nous parvenons à la constituer ». Mais elle ne tient pas la route quatre-vingt minutes, comme le match face à Bobigny l’a montré. La volonté des Belascain, intégrés à la rescousse, ne saurait combler totalement les absences des deux piliers droits habituels, des deux talonneurs habituels, des deux secondes ligne Sakho et Bachar, ou du troisième ligne expérimenté Loukrassi. Voilà trop de joueurs sur le flanc - douze blessés actuellement - pour Gennevilliers. La perspective de les réintégrer à la rentrée augmente le sentiment que ce dernier match de l’année à Drancy est un tournant. Mettre un coup de collier en Seine-Saint-Denis, gagner coûte que coûte et même n’importe comment, et retrouver ensuite une équipe compétitive, permettrait de sauver la fin de saison, alors que le maintien est déjà chose acquise. Edgar Bannou a organisé une semaine de récupération ultra light pour permettre à ses joueurs de s’y présenter avec le maximum de fraîcheur. À Drancy, ils devront se passer de leur demi de mêlée Julien Sudiro, blessé lors du dernier match. Mais leur arrière et buteur Vincent Gassic fera son retour. Avantage Drancy.